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Emergence de la pratique du coliving à Bruxelles

Publié le 20 avril 2023 Mis à jour le 24 avril 2023

Dans le dernier numéro de Brussels Studies, la géographe Charlotte Casier (GAG, Faculté des Sciences) s'est intéressée au phénomène du coliving à Bruxelles. Si la pratique reste méconnue, elle est de plus en plus présente dans la capitale.

Le coliving est encore très peu connu dans le monde francophone belge. Il désigne la location dans un même bâtiment, par des sociétés de gestion privées, de chambres accompagnées d’espaces communs et de services. Depuis 2016 toutefois, le secteur est en progression rapide à Bruxelles.

Une nouvelle étude Brussels Studies menée par Charlotte Casier  - GAG, Faculté des Sciences - s'est intéressé à ce phénomène. 


Quelle est l’ampleur de ce phénomène et quelles en sont ses caractéristiques ? Comment expliquer son développement rapide ? Quels acteurs l’organisent ?

Pour répondre à ces questions, la chercheuse a inventorié et cartographié de manière quasiment exhaustive l’offre de coliving existante en août 2022. Pour en comprendre le fonctionnement, elle a également mené des entretiens approfondis avec une quinzaine de professionnels de sept sociétés spécialisées.

Si le secteur du coliving reste encore modeste dans la capitale (la chercheuse identifie environ 290 établissements et 2800 chambres en 2022), ses caractéristiques morphologiques – principalement des grandes maisons bruxelloises rénovées – et son implantation spatiale – Ixelles, Bruxelles-Ville, Saint-Gilles, Etterbeek et Schaerbeek – ne sont pas sans avoir un impact réel sur le marché immobilier dans ces quartiers, tirant les prix vers le haut et accentuant la concurrence entre acheteurs et locataires.



Deux raisons principales expliquent l’émergence du coliving :

  • Premièrement, la formation d’une demande pour des logements meublés au bail flexible, concomitante à la flexibilisation accrue du marché du travail et au retardement du début des carrières pour des jeunes adultes qualifiés et mobiles. L’importance du secteur international à Bruxelles renforce cette tendance en attirant de nombreux jeunes expatriés en contrat court, en stage ou volontariat .
  • La seconde explication réside dans la financiarisation du logement et en particulier du secteur résidentiel locatif privé. Celle-ci relève notamment de l’implication croissante de fonds d’investissement et de sociétés cotées en bourse, mais aussi des transformations des stratégies de placement des ménages nantis. L’existence de sociétés jouant le rôle d’intermédiaires et de gestionnaires, telles que Cohabs, ShareHome Brussels, Ikoab, Colive et Coloc Housing (les plus importantes en nombre de chambres), offre aux investisseurs des produits faciles d’accès, sûrs et rentables.