Publié le 1 décembre 2022
– Mis à jour le 19 décembre 2022
Dans le dernier numéro de Brussels Studies, cinq chercheur·e·s du centre de recherche SONYA - IGEAT abordent les limites des stratégies de transition énergétique actuelles.
Les remous suscités récemment dans plusieurs quartiers bruxellois par l’implémentation du plan Good Move illustrent, entre autres choses, l’exacerbation de tensions autour de l’agenda de la transition écologique. Indiquant les grandes orientations politiques dans le domaine de la mobilité à Bruxelles, ce plan intègre notamment des mesures visant à sortir de l’usage des véhicules à moteur thermique à l’horizon 2035. L’idée d’une « sortie de » renvoie à une problématique d’exnovation – un concept qui désigne la sortie délibérée des configurations sociotechniques non durables de l’économie.
Dans le dernier numéro de Brussels Studies, les chercheur·e·s du groupe SONYA se sont intéressées aux limites des stratégies de transition actuelles fondées sur le soutien aux niches d’innovation et comment la perspective de l’exnovation s’en distingue. Ils en présentent deux cas internationaux emblématiques (sortie du nucléaire et des moteurs thermiques), avant de proposer une lecture systémique et critique des enjeux de la zone de basses émissions bruxelloise à l’aune de l’exnovation.
En soulignant le caractère éminemment complexe, conflictuel et divers de ces processus « de sortie de », l’exnovation ne vient pas simplement décrire ou expliquer, mais propose une piste concrète pour envisager autrement les processus de transition vers la durabilité des systèmes sociotechniques. Ainsi que l’expliquent les auteur·e·s, l’exnovation cible à la fois des régimes non durables bien établis (par exemple, le régime automobile) et les nouvelles tendances négatives (l’essor des véhicules de type SUV, par exemple). Cette perspective appelle à identifier les problèmes de non-durabilité systémiques et à penser les stratégies de sortie, les principes de planification démocratique et de justice sociale qui les meuvent, ainsi que l’incertitude associée aux instruments politiques adaptés.