1. Actus & Agenda
  2. FR
  3. Actus
  4. Recherche

Serge Schiffmann récompensé par la Fondation AstraZeneca

Publié le 15 mai 2023 Mis à jour le 16 mai 2023

Serge Schiffmann reçoit le prestigieux prix biennaux 2023 de la Fondation AstraZeneca pour ses travaux sur la maladie de Parkinson. Bravo à lui !

Tous les deux ans, la Fondation AstraZeneca récompense une recherche scientifique biomédicale ayant ou pouvant contribuer à l'amélioration de la santé humaine. Les Académies royales de Médecine de Belgique (ARMB et KAGB) sont chargées de désigner un jury composé de membres des deux Académies ainsi que d'experts internationaux qui examinent les candidatures et nomment les deux lauréats. Cette année Serge Schiffmann - Laboratoire de Neurophysiologie, Faculté de Médecine - a été récompensé pour ses travaux sur la maladie de Parkinson.

En Belgique, près de 40 000 personnes sont touchées par la maladie de Parkinson, la deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente après la démence. À ce jour, seuls des traitements non curatifs sont disponibles.

Pour mieux comprendre la maladie et avoir une chance d'en inverser le cours, Serge Schiffmann, directeur du Laboratoire de neurophysiologie, concentre ses recherches sur le fonctionnement des ganglions de la base. Situés sous le cortex cérébral, ils constituent un réseau neuronal :

"Ce système est impliqué dans le contrôle de la quantité et de la qualité de nos mouvements. Il est profondément altéré dans la maladie de Parkinson, mais aussi dans d'autres maladies motrices, comme la maladie de Huntington ou la dystonie, par exemple. Les neurones dopaminergiques dégénèrent et leurs cibles sont donc totalement dépourvues de dopamine. Par conséquent, elles ne sont pas en mesure de répondre correctement et de générer des mouvements corrects", explique le Serge Schiffmann.


Le système des ganglions de la base est également impliqué dans le processus motivationnel et dans une série de maladies qui se caractérisent par des altérations du contrôle cognitif ou de la fonction affective comme les addictions, les psychoses, par exemple, ou encore la dépression.

Avec son équipe, Serge Schiffmann a pu identifier des réseaux, des mécanismes cellulaires et moléculaires qui sont des cibles potentielles pour le traitement des mouvements et des troubles de la motivation :

"Nous avons identifié un récepteur appelé récepteur A2A de l'adénosine. Il y a un certain temps, nous avons déterminé qu'en bloquant ce récepteur dans une population spécifique de neurones, nous pouvions restaurer ou du moins améliorer l'altération motrice qui avait été décrite dans un modèle animal de la maladie de Parkinson. Par la suite, certaines entreprises pharmaceutiques ont utilisé nos recherches pour développer de nouvelles thérapies", explique le scientifique

À l'avenir, l'équipe cherchera à identifier les rôles de la glycine, un neurotransmetteur spécifique, dans le système des ganglions de la base. Elle travaillera également à l'identification des différentes populations de neurones impliquées dans la flexibilité motrice ainsi que du striosome, un compartiment très spécifique du système des ganglions de la base. "Nous n'essayons pas seulement d'identifier la fonction, mais également de déterminer si ces neurones pourraient être des cibles éventuelles pour une nouvelle stratégie thérapeutique dans la maladie de Parkinson ou les addictions", ajoute le Professeur Schiffmann