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Clara Vlasselaer: quand tennis et ostéopathie suscitent les mêmes étincelles

Publié le 14 décembre 2022 Mis à jour le 16 décembre 2022

Elle aurait pu se destiner à un tout autre sport, ses parents lui ayant laissé l’opportunité de tester diverses disciplines. C’est le tennis qu’elle a choisi. Actuellement 870 WTA, 14e joueuse belge et 2ème plus jeune joueuse belge dans le top 1000 WTA, Clara (21 ans) fait partie de nos sportives et sportifs de haut niveau. Inscrite en BA1 ostéopathie à l’ULB, elle bénéficie du statut d’étudiante à besoin spécifique. Rencontre avec une jeune femme pleinement investie dans son sport et ses études et reconnaissante aussi du soutien apporté par ceux qui l’entourent.

Esprit libre : Qu’est-ce qui vous a conduite à vous tourner vers le tennis ?
Clara Vlasselaer : Grâce à nos parents, mes sœurs et moi avons eu l’occasion de toucher à un peu toutes les activités possibles. Mais c’est finalement le tennis qui m’a vraiment accroché. J’ai commencé vers l’âge de 5 ans à raison d’1h/semaine. Cette passion a surtout démarré avec mon papa, qui m’a accompagnée durant mes entrainements et tournois nationaux, vers l’âge de 10 ans. À l’époque, j’étais très en-dessous du niveau des filles de mon âge et puis, petit à petit, j’ai gravi les échelons et suis devenue série A à 16 ans.

EL : Quel a été votre parcours avant de vous inscrire à l’ULB ?
CV : J’ai combiné mes études secondaires au Lycée Jacqmain, en math et sciences fortes, avec un entrainement de 15h/semaine, ce qui était assez ardu à concilier. À 18 ans, mon diplôme en poche, j’ai souhaité prendre une année off pour me concentrer sur le tennis, conserver mon niveau et me lancer sur le circuit international, où j’ai commencé à obtenir de bons résultats. Ce bonheur a été de courte durée, hélas, puisque au bout de deux mois j’ai subi une rupture du ligament croisé antérieur. S’en sont suivis huit mois de rééducation et une année tennistique qui tombait à l’eau. J’ai alors contacté l’ULB qui m’a proposé de m’inscrire comme élève isolée en ostéopathie. L’envie étant là, j’ai décidé de poursuivre. Je me suis donc inscrite à la rentrée suivante en BA1 ostéopathie.

EL : Pourquoi l’ostéopathie ?
CV : En tant que sportive, je suis entourée par des professionnels de la santé fantastiques. Cela m’a permis de voir de près le travail des kinés et ostéopathes. De plus, j’aime le contact avec les gens et suis fort dans l’empathie. Je suis aussi passionnée par l’anatomie. J’avais le sentiment de trouver dans ce type d’études certaines similitudes avec e tennis. Je m’explique : un match, c’est un peu comme un projet qu’on essaie de mener à bien avec une émotion inexplicable une fois celui-ci accompli. En ostéopathie, je retrouve la même étincelle lorsqu’on soigne un patient et qu’on lui permet d’aller mieux, parfois déjà au bout de quelques jours.

EL : De quel types d’aides et/ou aménagements avez-vous pu bénéficier grâce à votre statut d’étudiante à besoin spécifique ?
CV : Cela a été une belle surprise lors de mon premier rendez-vous à l’ULB. J’ai senti une réelle volonté de m’aider à concilier ma passion pour le tennis et mes études, et d’exceller dans les deux. Cet enthousiasme à m’accompagner a dès lors dissipé le stress face à ce qui était encore pour moi une inconnue, compte tenu de mes entrainements en journée. Des aménagements ont donc été mis en place. Pour les cours proprement dits, par exemple, je consulte les enregistrements de ceux-ci une fois mes entraînements terminés. Sur le plan des travaux pratiques, le fait d’avoir des groupes qui démarrent les exercices à des moments différents, me permet d’y prendre part malgré les tournées prévues. Le soutien du secrétariat facultaire m’est très précieux pour combiner les choses au mieux.
 



EL : Combiner étude et sport de niveau n’est en effet pas toujours simple, non ?
CV : Oui et non. Disons que j’aime faire les choses à fond. Je souhaitais entreprendre des études en les réussissant bien, d’où mon choix délibéré d’étaler. Pour l’instant, cela va plutôt bien. En septembre, j’entamerai la première moitié de mon BA2. Être sportif de haut niveau et mener des études de front est très exigeant et je réalise combien l’aide des gens qui m’entourent, qu’ils soient de l’ULB, de mon entourage familial ou amical est primordial. Sans oublier ma team du tennis, très compréhensive, qui s’est adaptée pour me permettre de poursuivre mes études. Gérer ces deux mondes n’est pas toujours facile. Je leur suis très reconnaissante de tout cela.

EL : Comment envisagez-vous votre avenir professionnel ?
CV : Je me vois travailler plutôt en cabinet et en réseau multidisciplinaire afin de partager des compétences et apprendre. Je ne suis par contre pas encore certaine de me spécialiser dans le secteur sportif que je connais bien car je suis aussi très attirée par ce qui touche à la pédiatrie ou au domaine des exosquelettes. Je trouverais également intéressant de donner des cours, au même titre que mon papa, qui parallèlement à son activité professionnelle, a une charge d’enseignement à la Solvay Brussels School of Economics and Management, parce qu’il aime ça.

EL : Quels sont vos objectifs au niveau tennistique ?
CV : J’aimerais atteindre le TOP 200 actuellement je me situe autour de la 870e place sur le plan mondial. Ceci me permettrait de participer aux qualifications des tournois du grand Chelem et de faire partie de la Billie Jean King cup (équivalent de la Davis cup du côté masculin) qui permet à 4 ou 5 des meilleures joueuses d’un pays de se confronter à d’autres équipes nationales.

EL : Et vos prochains défis ?
CV : Essayer de faire un maximum de matches maintenant que je suis rétablie de mes blessures et rester en bonne santé tout l’été afin de pouvoir participer à des tournois. Mon objectif est avant tout d’améliorer la qualité de mon jeu. Si je me développe bien, les résultats suivront. Et qui sait, peut-être atteindre le TOP 200 un jour, sans se mettre la pression…

Valérie Bombaerts

« J’ai subi une rupture du ligament croisé antérieur. S’en sont suivis 8 mois de rééducation et une année tennistique qui tombait à l’eau. J’ai alors contacté l’ULB qui m’a proposé de m’inscrire comme élève isolée en ostéopathie » Clara Vlasselaer