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L’ULB s’engage dans la restitution de restes humains issus de la période coloniale
Publié le 15 octobre 2020
– Mis à jour le 21 octobre 2020
En 2019, l’ULB organisait un colloque, fruit d’une longue réflexion, sur la question des restes humains issus de la période coloniale conservés au sein des universités. L’Université a poursuivi son action en signant une convention avec l’Université de Lubumbashi portant sur la restitution de restes humains issus de la période coloniale.
Dans le contexte d’émergence de nouvelles disciplines scientifiques durant la seconde moitié du XIXe siècle, l’anthropologie, comme d’autres champs scientifiques, s’est dotée de collections scientifiques pour la recherche et l’enseignement. Parmi celles-ci, certaines pièces furent récupérées ou acquises lors des premières étapes de la colonisation du Congo, dans le contexte du développement de l’anthropologie raciale.
Des corps ou des parties de corps d’habitants des territoires aujourd’hui situés en République démocratique du Congo ont ainsi été « acquis » et transportés en Belgique par des militaires ou des coloniaux belges avant de rejoindre des collections d’anthropologie des universités. Certains crânes font partie de collections d’anthropologie physique que des médecins et scientifiques proches de l’ULB ont constituées à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe siècle.
L’Université libre de Bruxelles a entamé un processus d’étude de ces « collections » au regard des conventions muséales internationales tout en s’interrogeant sur le devenir de telles pièces au sein des collections universitaires, en tenant compte des enjeux scientifiques et juridiques, mais aussi politiques et moraux que cela implique.
«Le devenir des crânes hébergés à l’ULB ne pouvait échapper au débat plus global de la restitution de restes humains prélevés sur les terres des anciennes colonies à la faveur de régimes coloniaux qui sévissaient à l’époque. Une approche digne et respectueuse de ces restes humains s’imposait. Dans le contexte juridique international d’affirmation d’un droit au rapatriement des restes humains, l’ULB et l’UNILU (Université de Lubumbashi) ont mis dès lors leur longue et fructueuse collaboration à profit pour développer une convention de restitution à la disposition de l’UNILU. L’ULB est en effet partenaire de l’UNILU depuis sa création il y a un peu plus de 60 ans. Le choix de l’UNILU s’imposait donc d’autant plus que l’ULB et l’UNILU ont également conclu un partenariat privilégié en 2018.», explique Annemie Schaus, rectrice de l’ULB.
Au-delà de la convention, l’UNILU se propose avec le concours de l’ULB et d’autres universités partenaires de mettre en place une plateforme scientifico-académique pilote de réflexion sur la question de la restitution des biens culturels ainsi que des restes des corps humains conservés dans les musées et institutions européens et d’ailleurs.
Cette plateforme aura pour objectifs: i) récolter et analyser les discours sur l’opportunité de la restitution des biens culturels à la RD Congo; ii) valoriser les pratiques existantes et renforcer les possibilités des institutions muséales, des communautés et des acteurs de la société civile pour conserver, valoriser et diffuser les éléments de leur patrimoine; iii) offrir des outils pour la réappropriation par les Congolais et les Européens de la dimension historique du phénomène des transferts des restes humains vers l’Europe, couplé avec le transfert de biens culturels et le pillage de ressources naturelles de la RD Congo sous le signe du travail forcé; iv) développer avec les acteurs et actrices venant des deux continents, une réflexion sur la nécessité et la légitimité de la restitution à l’Afrique en général et à la RD Congo en particulier des biens spoliés autrefois pendant la période coloniale.
Pour Gilbert Kishiba Fitula, recteur de l’UNILU, «la restitution des biens culturels conservés en Europe est une question complexe dont la concrétisation se situe au niveau des États. Les universités sont appelées à jouer le rôle de déblayage de terrain à travers des recherches scientifiques d’envergure et des workshops de réflexion sur la question, car les restes humains, en l’occurrence les crânes de nos ancêtres engrangés dans les musées européens témoignent des épisodes douloureux de l’histoire coloniale. Leur restitution aux Congolais constitue un impératif éthique qu’il convient de saluer comme une étape décisive, à la fois pour la réappropriation des pans occultés du passé, et pour une coopération scientifique débarrassée du poids du passé.»
Des corps ou des parties de corps d’habitants des territoires aujourd’hui situés en République démocratique du Congo ont ainsi été « acquis » et transportés en Belgique par des militaires ou des coloniaux belges avant de rejoindre des collections d’anthropologie des universités. Certains crânes font partie de collections d’anthropologie physique que des médecins et scientifiques proches de l’ULB ont constituées à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe siècle.
L’Université libre de Bruxelles a entamé un processus d’étude de ces « collections » au regard des conventions muséales internationales tout en s’interrogeant sur le devenir de telles pièces au sein des collections universitaires, en tenant compte des enjeux scientifiques et juridiques, mais aussi politiques et moraux que cela implique.
«Le devenir des crânes hébergés à l’ULB ne pouvait échapper au débat plus global de la restitution de restes humains prélevés sur les terres des anciennes colonies à la faveur de régimes coloniaux qui sévissaient à l’époque. Une approche digne et respectueuse de ces restes humains s’imposait. Dans le contexte juridique international d’affirmation d’un droit au rapatriement des restes humains, l’ULB et l’UNILU (Université de Lubumbashi) ont mis dès lors leur longue et fructueuse collaboration à profit pour développer une convention de restitution à la disposition de l’UNILU. L’ULB est en effet partenaire de l’UNILU depuis sa création il y a un peu plus de 60 ans. Le choix de l’UNILU s’imposait donc d’autant plus que l’ULB et l’UNILU ont également conclu un partenariat privilégié en 2018.», explique Annemie Schaus, rectrice de l’ULB.
Au-delà de la convention, l’UNILU se propose avec le concours de l’ULB et d’autres universités partenaires de mettre en place une plateforme scientifico-académique pilote de réflexion sur la question de la restitution des biens culturels ainsi que des restes des corps humains conservés dans les musées et institutions européens et d’ailleurs.
Cette plateforme aura pour objectifs: i) récolter et analyser les discours sur l’opportunité de la restitution des biens culturels à la RD Congo; ii) valoriser les pratiques existantes et renforcer les possibilités des institutions muséales, des communautés et des acteurs de la société civile pour conserver, valoriser et diffuser les éléments de leur patrimoine; iii) offrir des outils pour la réappropriation par les Congolais et les Européens de la dimension historique du phénomène des transferts des restes humains vers l’Europe, couplé avec le transfert de biens culturels et le pillage de ressources naturelles de la RD Congo sous le signe du travail forcé; iv) développer avec les acteurs et actrices venant des deux continents, une réflexion sur la nécessité et la légitimité de la restitution à l’Afrique en général et à la RD Congo en particulier des biens spoliés autrefois pendant la période coloniale.
Pour Gilbert Kishiba Fitula, recteur de l’UNILU, «la restitution des biens culturels conservés en Europe est une question complexe dont la concrétisation se situe au niveau des États. Les universités sont appelées à jouer le rôle de déblayage de terrain à travers des recherches scientifiques d’envergure et des workshops de réflexion sur la question, car les restes humains, en l’occurrence les crânes de nos ancêtres engrangés dans les musées européens témoignent des épisodes douloureux de l’histoire coloniale. Leur restitution aux Congolais constitue un impératif éthique qu’il convient de saluer comme une étape décisive, à la fois pour la réappropriation des pans occultés du passé, et pour une coopération scientifique débarrassée du poids du passé.»