10 ans d'I3h: pour une santé interdisciplinaire

Un institut né d’une conviction

Lorsqu’il quitte la direction de l’Innovative Medicines Initiative (IMI) de l’Union européenne, Michel Goldman (Faculté de Médecine) revient à l’ULB avec une certitude : la recherche et la formation en santé ne peuvent plus se limiter à des approches cloisonnées. « Pour préparer l'avenir, Il est essentiel de créer des ponts entre toutes les disciplines liées de près ou de loin à la santé, incluant notamment l'économie, le management et les sciences de l'ingénieur. », explique-t-il.Sur cette base, il fonde I3h, l'Institut pour l'Innovation Interdisciplinaire en Santé qui met rapidement en place un enseignement unique destiné à des étudiants de différentes facultés et universités. Ce programme de formation est aujourd'hui dirigé par Hilde Stevens (Faculté de Médecine et Solvay Brussels School of Economics and management). Mathias Dewatripont (Solvay Brussels School of Economics and Management) a rejoint l’initiative peu de temps après son lancement, renforçant son ancrage interfacultaire et impulsant de nouveaux axes de recherche.

Une approche interdisciplinaire qui fait ses preuves

En une décennie, l’I3h est devenu un acteur incontournable de la formation en santé, ayant déjà accueilli plus de 950 étudiants issus de diverses universités belges et étrangères. « Nos cours sont donnés en anglais et rassemblent des étudiants de différents horizons académiques. C’est cette mixité qui fait la richesse de notre programme », souligne Michel Goldman. Parmi les orateurs, I3h a accueilli 3 Prix Nobel, l’un en physiologie et médecine, les 2 autres en chimie et en économie.

Côté recherche, l’I3h a su s’imposer avec des publications marquantes sur la gestion de la pandémie ou encore l’accès aux traitements pour les maladies rares, publiées dans des revues de renom telles que Nature Medicine. L’institut a également joué un rôle central pendant la crise du COVID-19, notamment grâce à l’implication de Mathias Dewatripont dans les comités consultatifs du gouvernement. Le projet sur la crise des opioïdes qui a donné lieu à la première thèse de doctorat d’I3h est sans doute celui qui illustre le mieux l’approche interdisciplinaire qui est la raison d’être de l’Institut. Les projets de recherche en cours sont financés notamment par le FNRS, Belspo et la Commission Européenne et impliquent des chercheurs doctorants et post-doctorants belges et étrangers, sous la supervision de membres de la Faculté de Médecine et de la Solvay Brussels School of Economics and Management.

L’I3h à l’international

La visibilité de l’I3h ne cesse de croître sur la scène internationale. L’institut collabore avec des économistes et des médecins de renom et est impliqué dans plusieurs projets financés par la Commission européenne, notamment sur la fixation des prix des médicaments et la dissémination des grands défis en matière de santé. « Nous sommes régulièrement sollicités pour partager notre expertise et nos approches novatrices », précise Michel Goldman.

Une nouvelle décennie de défis

L’avenir d'I3h s’annonce tout aussi ambitieux. L’institut entend intensifier ses travaux sur les enjeux liés à l’intelligence artificielle en santé, tout en renforçant l’implication des patients et de leurs associations dans ses projets de recherche. « Il est crucial de placer les attentes des patients au cœur de nos initiatives », insiste Michel Goldman.

Le 13 mars, I3h marquera son 10e anniversaire lors d’un événement rassemblant experts, anciens étudiants et partenaires académiques. Un moment de célébration, mais aussi de projection vers l’avenir, fidèle à l’esprit pionnier de l’Institut.

« Le but de l'Institut est de développer la convergence indispensable entre les multiples disciplines qui interviennent dans le secteur de la santé. » conclut Michel Goldman.