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Bruxelles, capitale du savoir: une analyse de l’économie de la connaissance
Publié le 28 novembre 2024
– Mis à jour le 2 décembre 2024
Les grandes métropoles attirent les capitaux et les travailleurs hautement qualifiés. Peut-on dire cela de la Région de Bruxelles-Capitale (RBC) ? Tom Van Puyenbroeck, Johan Eyckmans, Peter Teirlinck (KU Leuven), André Spithoven (BELSPO, UGent, VUB) et Gilles Van Hamme (ULB) ont cherché à savoir quelle était l’importance des activités à forte intensité de connaissances à Bruxelles et si la capitale se distinguait du reste de la Belgique. Ils présentent quelques résultats de leur étude dans le 198e numéro de « Brussels Studies ».
Bruxelles, cœur économique et politique de la Belgique, est souvent perçue comme un pôle attractif pour les secteurs à forte intensité de connaissances. Mais dans quelle mesure cette dynamique se vérifie-t-elle réellement dans la capitale ? Dans leur étude, Tom Van Puyenbroeck, Johan Eyckmans, Peter Teirlinck (KU Leuven), André Spithoven (BELSPO, UGent, VUB) et Gilles Van Hamme (ULB, Faculté des Sciences) explorent l'ampleur et l'impact des activités à haute valeur ajoutée en termes de savoir et d’innovation à Bruxelles. Ils analysent si la Région de Bruxelles-Capitale se distingue dans ce domaine et comment elle se positionne par rapport aux autres régions du pays. Les premiers résultats de leur recherche sont présentés dans le 198e numéro de Brussels Studies dans un article intitulé « Ampleur et impact de l'économie de la connaissance à Bruxelles ».
Il existe plusieurs façons de définir les activités à forte intensité de connaissances. Les auteurs identifient les travailleurs de ces secteurs en croisant la possession d’un diplôme de l’enseignement supérieur de cycle court ou long et un statut de « manager », « professionnel » ou « technicien ou professionnel associé ». Suivant cette définition, 45 % des emplois à Bruxelles peuvent être considérés comme des emplois à forte intensité de connaissances. Cela fait de la RBC la région la plus intensive en connaissances de Belgique, avec une influence importante sur la périphérie bruxelloise puisque l’on retrouve des chiffres similaires pour l’aire métropolitaine dans son ensemble.
Pourtant, c’est aussi en RBC que l’on observe le plus faible taux de croissance annuel composé de ce type d’emploi (0,51 % sur la période 2008-2020, contre 1,11% pour l’ensemble du pays). Si plusieurs secteurs importants à forte intensité de connaissances sont toujours surreprésentés dans la capitale, comme les services financiers, la santé, les activités spécialisées ou les activités des sièges sociaux, c’est précisément dans ces secteurs que la Région a enregistré un recul de la croissance de l’emploi par rapport au reste de la Belgique, et contrairement à sa périphérie.
Dans leur analyse, les chercheurs mettent également en évidence une répartition géographique inégale des travailleurs de l’économie de la connaissance. Certains groupes d’activités comme la finance se localisent principalement au sein de la Région, tandis que d’autres s’installent plus volontiers en périphérie (par exemple, l’industrie pharmaceutique dans le Brabant wallon ou les grands cabinets d’experts-comptables à Zaventem). L’évolution de ces différents secteurs a donc des impacts économiques différents au sein de l’aire métropolitaine.
L’intérêt porté aux activités à haute intensité de connaissances réside enfin dans le coefficient multiplicateur auquel est associé chaque emploi créé dans ces secteurs. Toutes choses égales par ailleurs, en RBC, chaque emploi supplémentaire créé dans une activité à forte intensité de connaissances générerait un emploi supplémentaire au niveau de l’emploi total. Ces nouveaux emplois ne concerneraient d’ailleurs pas que les secteurs hautement qualifiés : dans leur étude, les auteurs estiment qu’environ 40 % des emplois créés à Bruxelles suite à l’augmentation de l’emploi dans ces secteurs concernerait une main-d’œuvre à moindre intensité de connaissances.
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Il existe plusieurs façons de définir les activités à forte intensité de connaissances. Les auteurs identifient les travailleurs de ces secteurs en croisant la possession d’un diplôme de l’enseignement supérieur de cycle court ou long et un statut de « manager », « professionnel » ou « technicien ou professionnel associé ». Suivant cette définition, 45 % des emplois à Bruxelles peuvent être considérés comme des emplois à forte intensité de connaissances. Cela fait de la RBC la région la plus intensive en connaissances de Belgique, avec une influence importante sur la périphérie bruxelloise puisque l’on retrouve des chiffres similaires pour l’aire métropolitaine dans son ensemble.
Pourtant, c’est aussi en RBC que l’on observe le plus faible taux de croissance annuel composé de ce type d’emploi (0,51 % sur la période 2008-2020, contre 1,11% pour l’ensemble du pays). Si plusieurs secteurs importants à forte intensité de connaissances sont toujours surreprésentés dans la capitale, comme les services financiers, la santé, les activités spécialisées ou les activités des sièges sociaux, c’est précisément dans ces secteurs que la Région a enregistré un recul de la croissance de l’emploi par rapport au reste de la Belgique, et contrairement à sa périphérie.
Dans leur analyse, les chercheurs mettent également en évidence une répartition géographique inégale des travailleurs de l’économie de la connaissance. Certains groupes d’activités comme la finance se localisent principalement au sein de la Région, tandis que d’autres s’installent plus volontiers en périphérie (par exemple, l’industrie pharmaceutique dans le Brabant wallon ou les grands cabinets d’experts-comptables à Zaventem). L’évolution de ces différents secteurs a donc des impacts économiques différents au sein de l’aire métropolitaine.
L’intérêt porté aux activités à haute intensité de connaissances réside enfin dans le coefficient multiplicateur auquel est associé chaque emploi créé dans ces secteurs. Toutes choses égales par ailleurs, en RBC, chaque emploi supplémentaire créé dans une activité à forte intensité de connaissances générerait un emploi supplémentaire au niveau de l’emploi total. Ces nouveaux emplois ne concerneraient d’ailleurs pas que les secteurs hautement qualifiés : dans leur étude, les auteurs estiment qu’environ 40 % des emplois créés à Bruxelles suite à l’augmentation de l’emploi dans ces secteurs concernerait une main-d’œuvre à moindre intensité de connaissances.
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