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Cancer du sein: comprendre les premières étapes avant la tumeur grâce à la recherche

Publié le 28 janvier 2025 Mis à jour le 3 février 2025

Peut-on identifier des traces d’un futur cancer du sein dans les cellules avant l’apparition de la tumeur ? C’est la question centrale du parcours de recherche d’Alexandra Van Keymeulen, qui étudie les étapes précoces qui précèdent l’apparition d’une tumeur dans la glande mammaire.

Alexandra Van Keymeulen se spécialise dans la recherche fondamentale sur le cancer du sein. Son objectif principal est de comprendre les mécanismes sous-jacents à l'apparition de cette maladie. Pour cela, elle utilise des modèles de souris génétiquement modifiées : « Nous introduisons des mutations dans leurs gènes et étudions comment ces mutations oncogènes modifient la programmation des cellules », explique-t-elle. 

En comparant les cellules normales et celles porteuses de mutations, elle cherche à comprendre comment la glande mammaire évolue avant que la tumeur ne devienne palpable. Son but ultime est de développer des outils qui permettront non seulement un diagnostic précoce, mais aussi des méthodes de prévention et de traitement dès les premières étapes de la maladie.

Un taux de guérison de 80%

Si le taux de guérison du cancer du sein était de 40% dans les années septante, il est désormais de 80% de survie. Alexandra Van Keymeulen attribue cette amélioration à plusieurs facteurs : « Le dépistage précoce est un élément clé : plus un cancer est détecté tôt, plus les chances de guérison sont élevées. De plus, la classification des différents types de cancer du sein a considérablement progressé. Il n’existe pas un seul type de cancer du sein, mais plusieurs formes de la maladie, qui nécessitent des traitements spécifiques. Définir à quel type de cancer du sein on est confronté permet une meilleure prise en charge. Enfin, de nouveaux traitements ciblés ont fait leur apparition. »

Élargir à d’autres mutations 

La recherche fondamentale, bien que cruciale, reste parfois difficile à relier directement à des applications concrètes : « Il est souvent difficile de prédire l'impact immédiat de nos travaux. Nous ne savons pas toujours ce que nous allons découvrir, mais chaque découverte pourrait ouvrir la voie à une nouvelle cible thérapeutique ». Alexandra Van Keymeulen souligne que même si les résultats ne sont pas toujours visibles tout de suite, chaque avancée pourrait avoir des répercussions importantes sur le traitement de la maladie.

À l’avenir, Alexandra Van Keymeulen souhaiterait élargir ses recherches « à d’autres mutations et déterminer si les mécanismes qu’on observe sont généralisables ou si chaque mutation a un programme de tumorigenèse bien spécifique ». Si les résultats de cette recherche fondamentale ne sont pas immédiatement visibles, chaque avancée constitue une étape de plus vers un avenir où le cancer du sein pourrait être détecté et traité bien avant l'apparition de tumeurs palpables, offrant ainsi de nouvelles perspectives d'espoir pour les patientes.