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Comment (vraiment) généraliser l’Éducation à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle (EVRAS) à Bruxelles ?

Publié le 29 août 2023 Mis à jour le 29 août 2023

Plus de dix ans après que l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS) a été intégrée aux missions de l’enseignement obligatoire francophone, elle devient incontournable pour les élèves de 6e primaire et de 4e secondaire à partir de cette rentrée scolaire 2023. Nombreuses étaient les résistances. Une étude de chercheurs et chercheuses de l'Ecole de Santé Publique et du Dulbea publiée par Brussels Studies.

En présentant les principaux résultats d’une étude destinée à imaginer des scénarios d’implémentation de l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS) et de ses coûts parmi les élèves francophones en Région de Bruxelles-Capitale, les autrices et auteur du 183e numéro de Brussels Studies, Alice Lannoo et Isabelle Godin (École de Santé Publique), Claire Duchêne et Ilan Tojerow (DULBEA, Solvay Brussels School of Economics and Management), rappellent les multiples enjeux et obstacles associés à l’EVRAS à l’école, qui sont loin de n’être que financiers.


Lors de sa mise en place dans les années 1970 en Belgique francophone, l’EVRAS avait pour premier objectif la réduction des risques liés aux comportements sexuels, un objectif toujours important puisque 32 % des élèves scolarisés à Bruxelles ont leur première relation sexuelle avant l’âge de 15 ans et qu’ils maîtrisent moins qu’en Wallonie les moyens de contraception et les risques de transmission du VIH. Les champs d’action de l’EVRAS se sont toutefois progressivement élargis, intégrant les dimensions relationnelles et affectives, pour aborder notamment les stéréotypes sexistes et homophobes, la violence dans les relations amoureuses et entre sexes, le respect et la responsabilité envers soi-même et les autres.

De nombreuses études ont mis en avant les bénéfices de l’EVRAS en matière de comportements sexuels des jeunes et de prévention des risques. Elles pointent aussi l’attention spécifique qui doit être portée aux publics vulnérables.

Malgré les efforts déployés, faire de l’EVRAS n’est pas chose facile, en particulier à Bruxelles. La question de la sexualité dérange toujours dans la société actuelle.

L’organisation de deux séances d’EVRAS au programme de l’enseignement obligatoire francophone, dispensées par des opérateurs disposant d’une reconnaissance officielle, est un premier pas vers la généralisation. Des scénarios plus ambitieux permettraient d’étendre petit à petit ces thématiques à tous les élèves de l’enseignement francophone – ordinaire et spécialisé, de 5 à 18 ans, de la 3e maternelle à la dernière secondaire, dans toutes les filières – mais aussi néerlandophone, offrant ainsi la possibilité aux enfants et aux jeunes de se construire en tant que futurs citoyens capables de poser des choix responsables et éclairés.


 
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