Dépassement climatique et ingénierie climatique à la COP29: vers une intervention proactive

La COP29 représente un carrefour essentiel pour le climat, où des termes comme «dépassement climatique» et « ingénierie climatique » prennent une importance capitale. «Dépassement climatique» désigne cette nécessité d'accepter un franchissement temporaire du seuil de 1,5 °C avant de revenir à des niveaux inférieurs, tout en réduisant les émissions pour limiter les impacts du changement climatique.

Une réalité inéluctable : le dépassement climatique

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) indique que presque tous les scénarios envisageant une hausse limitée à 1,5 °C impliquent un dépassement temporaire. Frank Pattyn (Faculté des Sciences), glaciologue et chercheur au laboratoire de Glaciologie, éclaire cette situation :
« Pour éviter les pires impacts du changement climatique, il est crucial de réduire rapidement les émissions et d’explorer des méthodes d’élimination du carbone pour compenser ce dépassement. »Sa recherche se concentre sur les calottes glaciaires, en particulier l’Antarctique, et leur rôle dans l'élévation du niveau de la mer, un risque accru à chaque 0,1 °C supplémentaire au-dessus de 1,5 °C, car cela augmente le danger de franchir des points de basculement critiques, tels que la fonte des glaces au Groenland. Président du Comité national belge pour la recherche antarctique et contributeur au 6ᵉ rapport du GIEC, Frank Pattyn s'investit aussi dans des expéditions en Antarctique et dans l’Arctique pour étudier l’interaction complexe entre glaciers, calottes et océan. Ces recherches offrent des projections précieuses sur l'évolution climatique et les impacts globaux du réchauffement.

Éthique et équité : les enjeux de la COP29

L’ingénierie climatique, envisagée comme une réponse proactive, explore des solutions pour limiter les effets des événements climatiques extrêmes. Dans ce cadre, des méthodes telles que la couverture des glaciers avec des matériaux réfléchissants visent à ralentir la fonte en réduisant leur exposition au soleil. Ces stratégies n’arrêteront pas le changement climatique mais pourraient atténuer certains de ses effets. Ces options, toutefois, soulèvent des questions d’éthique et d’équité, ainsi que des préoccupations sur la faisabilité et l'efficacité à long terme. Les recherches en glaciologie éclairent ce débat et il est indispensable d’adopter une approche scientifique rigoureuse pour évaluer les impacts sur les communautés vulnérables et garantir une mise en œuvre équitable de telles mesures.