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Des nouvelles familles de termites : l’ULB à la tête de la révision de la classification de ces insectes

Publié le 19 août 2024 Mis à jour le 21 août 2024

Un consortium international, mené par Simon Hellemans – Faculté des Sciences – vient de réorganiser complètement la classification des termites, entre autres, en y ajoutant 3 nouvelles familles et 9 sous-familles. Les insectes souvent considérés comme des nuisibles, sont en réalité de véritables ingénieurs des écosystèmes, jouant un rôle similaire à celui des vers de terre de nos latitudes.

La classification des organismes est régulièrement mise à jour afin de refléter le mieux possible leur histoire évolutive, dont la connaissance s'étoffe rapidement grâce aux progrès récents des techniques de séquençage d’ADN. Un large consortium international mené par Simon Hellemans (chargé de recherches FNRS, Faculté des Sciences, actuellement en post-doctorat au Okinawa Institute of Science and Technology Graduate University (OIST) au Japon) et incluant également les chercheurs Jean Deligne, Guy Josens et Yves Roisin – Faculté des Sciences –, vient de réviser en profondeur la classification des termites à partir de plus de 135 génomes et de multiples reconstructions phylogénétiques.

Bien que des termites aient récemment été signalés en Belgique, ces insectes préfèrent des climats plus chauds et leur diversité est centrée sur les tropiques. Ils comptent aujourd’hui plus de 3 000 espèces. Généralement connus du public comme nuisibles mangeurs de bois de construction, les termites sont surtout de véritables ingénieurs des écosystèmes. En effet, beaucoup d'espèces se nourrissent de la matière organique contenue dans le sol, transformant ainsi des composés récalcitrants en nutriments biodisponibles. En creusant leurs galeries ou en érigeant leurs termitières "cathédrales", ils aèrent les sols et remplissent un rôle similaire à celui des vers de terre de nos latitudes. Ces insectes ont donc des portées économiques, mais aussi écologiques, indéniables.

La nouvelle classification répartit les termites en 13 familles au lieu de 10 et va entraîner des changements d'habitudes pour les entomologistes et les professionnels de la lutte contre les nuisibles. Des espèces considérées comme pestes majeures – tel le termite à pattes jaunes (Reticulitermes flavipes) signalé chez nous – sont ainsi déplacées de la famille des Rhinotermitidae (où elles se trouvaient depuis près de 100 ans) à celle des Heterotermitidae (nouvelle famille). Enfin et surtout, la famille des Termitidae, la plus diversifiée avec plus de 2 000 espèces, est réorganisée de fond en comble et passe de 9 sous-familles à 18 ! Ce travail apporte la touche finale à l’édifice de la classification des termites initiée, entre autres, par Jules Desneux sous l'égide d'Auguste Lameere qui, en 1909, fut le premier à souligner que les termites étaient des blattes sociales. L'étude des termites, une tradition bien ancrée à l'ULB !

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Photographie d’un termite Rhinotermitidae © Simon Hellemans