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Dissémination métastatique: comprendre l'impact du style de vie sur le cancer de la peau

Publié le 28 janvier 2025 Mis à jour le 3 février 2025

Panagiotis Karras, chef de groupe junior à la faculté de médecine de l'ULB, explore les mécanismes sous-jacents à la dissémination métastatique, en se concentrant particulièrement sur le cancer de la peau et les mélanomes. Ses recherches visent à comprendre comment certains facteurs, comme le style de vie, peuvent influencer la progression du cancer.

Le cancer de la peau, et plus particulièrement le mélanome, est un domaine clé de recherche pour Panagiotis Karras, qui cherche à identifier les mécanismes conduisant à la dissémination métastatique. Ses travaux visent à expliquer comment certaines cellules cancéreuses quittent leur site d’origine pour se propager vers d'autres organes, et pourquoi certains organes sont plus susceptibles d’être atteints que d’autres. Il explique : « Je tente de comprendre comment certaines cellules cancéreuses quittent leur site d'origine pour se propager vers des organes distants, et pourquoi certains organes, comme le foie ou les poumons, sont plus souvent colonisés que d'autres. » Il se pose une question clé : « Est-ce qu’il existe un tropisme spécifique qui attire ces cellules vers certains organes, ou est-ce un processus aléatoire ? » En parallèle, il explore également l’impact de facteurs externes, tels que le style de vie, sur l’aggravation de la maladie.

Les différences entre organes primaires et organes métastatiques

Dans un autre volet de ses recherches, Panagiotis Karras cherche à comprendre pourquoi les cellules cancéreuses, une fois arrivées dans des organes distants, semblent se comporter différemment que dans leur site d’origine. « Les traitements sont souvent efficaces pour les tumeurs primaires, mais dès que la maladie se propage aux organes distants, l'efficacité des traitements diminue. Nous ne savons pas exactement ce qui rend ces cellules différentes dans les organes métastatiques. » souligne-t'il Une compréhension plus approfondie de ce phénomène pourrait permettre de mieux cibler les traitements et d’améliorer leur efficacité.

Un lien entre recherche fondamentale et clinique

Les recherches de Panagiotis Karras s’effectuent à la fois à l'ULB et à l'Institut Jules Bordet, avec un objectif précis : combler le fossé entre la recherche fondamentale et la recherche clinique. Il précise : « Mon laboratoire, le « Cancer Ecosystems and Metastasis lab », combine des recherches sur des modèles animaux avec l'accès direct aux biopsies de mélanomes humains à Bordet. Cela nous permet d'étudier les mécanismes de la dissémination des cellules cancéreuses dans un cadre dynamique. » L’utilisation de modèles de souris et d’essais fonctionnels in vitro permet à l’équipe de Karras d’explorer les processus biologiques sous-jacents à la propagation du mélanome.

Vers de nouvelles thérapies ciblées

L’objectif principal de ces recherches est de développer de nouvelles thérapies pour combattre les métastases cancéreuses. Karras souligne : « En comprenant comment les cellules cancéreuses se disséminent, nous pourrons identifier des vulnérabilités spécifiques, ce qui nous permettra de développer des traitements ciblés pour réduire leur potentiel métastatique. » La recherche sur les interactions entre les cellules cancéreuses et le micro-environnement des organes métastatiques est également cruciale.  « Cela ouvrira la voie à de nouvelles thérapies pour cibler ces interactions et améliorer la survie des patients. » ajoute-t'il. 

L'impact du style de vie sur la progression du cancer

Un autre axe de recherche de Panagiotis Karras porte sur l’influence des facteurs de style de vie, tels que l'alimentation, le sommeil ou la consommation d’alcool, sur la progression du cancer et la dissémination métastatique. Il explique : « Nous souhaitons mieux comprendre comment ces facteurs peuvent affecter l’hétérogénéité des populations cancéreuses, tant dans les sites primaires que métastatiques. » Cette approche permet d’envisager des interventions qui ne se limitent pas aux traitements médicamenteux.

En conclusion, Panagiotis Karras souligne que la recherche sur la dissémination métastatique ne doit pas seulement se concentrer sur les médicaments, mais également prendre en compte l'impact des comportements et du mode de vie des individus. Il conclut : « Les modifications de certains comportements, comme une meilleure hygiène de vie, pourraient avoir un impact positif sur la progression du cancer et la survie des patients. »