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Les mystères des volcans : prédire l'imprévisible

Publié le 26 août 2024 Mis à jour le 2 septembre 2024

Objets de fascination comme de craintes, il existe plusieurs milliers de volcans répertoriés dans le monde. C’est grâce à des volcanologues pionniers, comme Haroun Tazieff ou encore Maurice et Katia Krafft qui ont mené des études de terrain, qu’on a pu récolter des données précieuses pour en comprendre leur fonctionnement. À l’heure actuelle, la recherche continue et tente de percer les mystères de ces forces de la nature. C’est dans ce cadre que Corentin Caudron mène des missions cruciales à l'étranger dans des régions volcaniques telles que l’Indonésie et l’Amérique centrale, qui visent à comprendre leur fonctionnement et à renforcer les capacités locales de surveillance pour mieux anticiper les éruptions futures.

Sa passion pour les volcans, Corentin Caudron la doit notamment aux livres des Kraftt. C’est ce qui l’a poussé à étudier les volcans et à partir sur le terrain pour tenter d’en percer les mystères. Ainsi, les missions internationales sont au cœur des recherches de Corentin et c’est l’un des enjeux majeurs de ses recherches.

Travailler avec des équipes locales permet non seulement d’accéder à des données précieuses, mais aussi de faciliter les échanges internationaux. L’ULB accueille par exemple une doctorante costaricaine, ce qui permet de faciliter les collaborations de recherche futures et l’accès aux données.
Volcans Caudron

De fait, des pays comme l’Indonésie par exemple, où il y a le plus de volcans actifs, ne partagent pas volontiers leurs données de recherche : « C’est souvent secret défense » explique Corentin Caudron, «pour deux ou trois mois après une éruption dans plusieurs pays, mais des pays comme l’Islande ne partagent simplement pas du tout leurs données pour éviter qu’elles soient utilisées à mauvais escient ou pour inquiéter la population ». Les pays ne gèrent pas leurs données de la même façon et il est donc primordial d’entretenir des relations internationales harmonieuses et d’aller sur le terrain pour favoriser la collaboration. C’est notamment grâce à ses missions, depuis plus de 15 ans, avec les équipes locales indonésiennes qu’il a pu instaurer des relations de confiance et avoir un accès plus facile aux données cruciales pour ses recherches.

 

Les défis logistiques des missions locales 

Le but de sa mission au Nicaragua était d’évaluer les systèmes de surveillance des volcans sur place. Les visites sont introduites par des workshops permettant d’échanger entre chercheurs sur des thématiques données. Lors de cette mission, Corentin a été frappé par l’état des infrastructures de surveillance de l’Observatoire sur place : « Je m’attendais à des équipements de base pour détecter les tremblements de terre, mais il n’y avait sur certains volcans rien du tout. Cela m’a montré l’ampleur du travail à accomplir et où je pourrais être utile, » confie-t-il. Cette expérience a renforcé sa détermination à aider à installer des systèmes de surveillance efficaces.
 

Fuego_Corentin Caudron

Mission volcans Corentin Caudron

Lors des missions de terrain, tout ne se passe toujours comme prévu, au Nicaragua, Corentin a perdu sa valise et a dû monter des volcans à 35 °C en jeans, une situation inconfortable qu’il évoque avec humour malgré les difficultés : « Mon collègue pensait que je faisais ça par style, mais c’était vraiment par nécessité, » se souvient-il. Lors d’une mission au Costa Rica dont le but était d’installer des micros dans un lac près du volcan, il a appris deux semaines avant de partir que le lac n’existait plus.... Il raconte cette expérience dans un article récent publié dans The Conversation. « Nous avons finalement installé les micros dans l’atmosphère, ce qui a permis de surveiller en temps réel. C’était un bon exemple de comment transformer un problème en opportunité, » explique Corentin.

Sur le Terrain : La Recherche et les Collaborations

Les missions de Corentin Caudron sont souvent des entreprises complexes qui impliquent une planification minutieuse et une collaboration étroite avec les autorités locales. En Indonésie, il prévoit d’améliorer les capacités locales de surveillance volcanique en collaboration avec des doctorants. « Cela permet de renforcer les compétences locales et de créer des relations durables, » souligne-t-il.
caudron volcans
En Amérique centrale, notamment au Guatemala, Corentin a rencontré un couple passionné de sciences qui l’a aidé à établir une base pour ses recherches en leur proposant d’installer l’équipement dans leur propriété : « Nous avons soumis une demande de financement pour installer notre équipement dans leur plantation de café, c’était une rencontre inespérée qui a ouvert de nouvelles possibilités, » raconte-t-il. Ils ont mis sur point de nouvelles techniques pour surveiller l’activité volcanique, ces découvertes pionnières peuvent être testées lors des missions sur place et ainsi calibrées et améliorées. L’idée était de mettre des fibres optiques dans les chenaux de ces coulées pyroclastiques afin de surveiller ou même anticiper leurs trajectoires. Comme le rappelle Corentin, « Il y a peu d’endroits où on peut faire ça. C’est aussi une des raisons pour laquelle on a fait une demande de financement pour pouvoir tester ce système au Guatemala ».  

L’activité volcanique fascine et questionne à la fois. Grâce à ces missions de terrains, Corentin Caudron contribue à une meilleure compréhension des éruptions volcaniques et de faire évoluer les connaissances sur ce sujet brûlant.

Contact :

Corentin Caudron : corentin.caudron@ulb.be