Publié le 17 avril 2024 Mis à jour le 25 avril 2024

Nicolas van Zeebroeck est professeur en économie et stratégie numériques à la Faculté Solvay Brussels School of Economics and Management (SBS-EM). Il reçoit le Prix de la diffusion scientifique ULB – catégorie Expert·e presse – pour ses nombreuses interventions dans les médias.

Nicolas van Zeebroeck

A cheval entre l'économie et la gestion, Nicolas van Zeebroeck s'intéresse particulièrement à l'économie numérique et à comment la technologie change les règles du jeu dans le monde des affaires. Il enseigne à la Faculté Solvay Brussels School of Economics and Management, les questions du numérique, des systèmes d’information et des questions relatives aux nouvelles formes d'organisation induites par la technologie.

Nicolas van Zeebroeck a réalisé une thèse de doctorat sur les stratégies d’innovation et la propriété intellectuelle avant de partir pour un post-doc au Georgia Institute of Technology à Atlanta pendant un an. Également passé par l’industrie chez Capgemini, Nicolas van Zeebroeck a participé récemment à la création de l’institut ULB-VUB pour l’intelligence artificielle pour le bien commun : FARI.

Régulièrement contacté par les médias sur des thématiques relatives au numérique, les sujets pour lesquels les journalistes l’appellent évoluent en fonction de l’actualité et des modes. Toutefois, une constante actuellement : l’intelligence artificielle.« Au début, j’ai surtout été sollicité au sujet du marché des smartphones et des réseaux sociaux… » raconte le chercheur.

« Je suis dans un domaine qui évolue très vite et le numérique s’est insinué dans tous les aspects de la vie économique et sociale, ce qui amène sans cesse de nouveaux questionnements autour de ces technologies. Cela va de l’industrie du numérique à la transformation des industries par le numérique en passant par la régulation. Le plus souvent, les questions des journalistes portent sur des actualités assez anecdotiques en apparence et le jeu consiste alors à exploiter le prétexte pour expliquer des éléments plus fondamentaux. Mais les questions les plus difficiles sont celles qui portent sur l’avenir, comme quand on me demande à quoi ressembleront nos outils et nos modes de vie en 2050 ».

Courroie de transmission


« Quand je reprends le compte de mes interventions dans les médias entre 2010 et 2018, sur huit ans j’ai réalisé une trentaine d’interviews seulement » se rappelle le chercheur. C’est à partir de 2019 que cela va crescendo et surtout avec la crise du Covid-19 qui a mis ces sujets au tout premier plan, alors que la société tout entière était brutalement forcée de basculer en ligne. D’une trentaine d’interview il y a quatre ans, c’est plus d’une interview par semaine que réalise aujourd’hui Nicolas van Zeebroeck. « Le format le plus exigeant, c’est le journal télévisé » raconte-t-il. « C’est si court ! Il faut savoir être excessivement clair et concentré sur le message principal et c’est cela que j’ai trouvé le plus ardu dans mes interventions médiatiques. Il s’agit de trouver le bon format, court, mais sans être incompréhensible ou risquer d’omettre l’élément essentiel. Tout un art ! ». 

Un art que le chercheur a appris à maîtriser…

« Je commence peu à peu à connaître les codes et formats et ce que les journalistes attendent d’un expert. Pour limiter le risque d’être coupé, j’essaie d’aller beaucoup plus rapidement vers la conclusion et l’élément central que je veux faire passer. Cela peut être assez perturbant au départ, mais cela oblige à plonger directement au cœur de la question et à être efficace plutôt que de tourner autour du pot ».


Un exercice que le professeur apprécie de plus en plus. « C’est un peu le même ressort que dans le métier d’enseignant : il s’agit de transmettre, de jouer le rôle de relais » explique-t-il.

« Beaucoup de personnes n’ont pas le temps au quotidien de tout lire sur des questions relatives à un domaine spécifique. Cela fait partie de notre travail de jouer le rôle de la courroie de transmission et surtout de donner des clefs, ces petits éléments structurants, qui aident à décortiquer ce qu’il se passe dans le monde. De quoi arriver à faire la part des choses entre le bruit et le mouvement de fond pour comprendre ce qui est important. Le monde se porte mieux lorsque les citoyens comprennent comment il fonctionne. La diffusion scientifique est bel et bien un besoin essentiel ».