Pasquale Nardone: raconter la science dans les objets du quotidien

A l’Université, Pasquale Nardone s’est toujours investi dans des activités de vulgarisation scientifique. « J’ai fait toutes mes études à l’ULB » raconte ce professeur pensionné en physique de la Faculté des Sciences. « Professeur de physique générale, puis de mécanique quantique, avant d’enseigner la physique aux étudiants de médecine. Dès que j’ai été étudiant en physique, je me suis engagé dans les Jeunesses scientifiques de Belgique. On organisait plein d’activités pendant les vacances scolaires pour des ados. Je m’occupais d’astronomie et d’astronautique : on construisait des moteurs de fusées qu’on tentait de lancer à la fin des vacances… C’est comme ça, j’aime transmettre ma passion des sciences ! » explique-t-il.

On lui demande, quelques années plus tard, de créer un jeu scientifique pour les jeunes à la télévision: ce sera Objectif Baïkonour a qui a eu du succès sur No Télé à l’époque et lui a offert une visibilité qui, depuis, n’a plus quitté les médias. Il finit même par travailler avec Yasmine Boudaka, journaliste sur La Première (RTBF), pour réaliser une chronique quotidienne sur un objet de la vie courante dont il explique les caractéristiques et fonctionnements scientifiques. « Tire-bouchon, papier collant, ascenseur… Tout y est passé, ou presque ! » s’amuse le professeur. Plus de 150 objets ainsi présentés scientifiquement qui donneront lieu à un ouvrage: 30 objets cachent une science. L’émission évolue jusqu’à devenir Pasquale ramène sa science.

« Vulgariser, toujours et encore ! »

Medhi Kelphat, le présentateur de Matin Première sur la même station, lui propose une chronique scientifique quotidienne: « Du direct, pour parler des dernières nouveautés en sciences » raconte Pasquale Nardone. « C’était Les curieux du matin Puis ce fût avec Charlotte Dekoker pour Week-end Première. Tout y passait : « Celle pour Noël par exemple était consacrée aux bulles de champagne et à un scientifique qui a étudié l’explosion des bulles de CO₂ lorsque le champagne gerbe, comme on dit. Des bulles qui vont plus vite que le son » !

En plus de répondre aux questions des journalistes, Pasquale Nardone a également écrit une pièce de théâtre scientifique consacrée à Darwin: Darwin ou le souffle du vide, en collaboration avec Philippe Rasse et Evelyne Rambeaux. Toujours ce désir de faire connaître la science. « Les trois piliers de l’Université sont la recherche, l’enseignement et le service à la population » rappelle-t-il. « Et donc la vulgarisation : celle-ci est capitale! Seulement 5% de personnes ont une formation scientifique, les 95% restant doivent donc s’en remettre à des experts pour les décisions politiques en matière scientifique… Expliquer, vulgariser, permet au public de prendre ses distances avec les opinions des uns et des autres pour se forger sa propre opinion, de manière éclairée. Notre rôle est essentiel, il faut vulgariser toujours et encore »!