Publié le 7 novembre 2025 Mis à jour le 7 novembre 2025

Les dents, importantes dans la vie de tous les jours, que ce soit pour manger ou même sourire, et que l’on croit connaître, restent en réalité un véritable mystère pour la science. Leur partie vivante — la pulpe — est enfermée au cœur d’une enveloppe dure et opaque constituée d’émail, ce qui la rend difficile à observer. Pour la première fois, une équipe de recherche menée par le prof. Nicolas Baeyens et le dr Hoang Thaï Ha du laboratoire de Physiologie et Pharmacologie a mis au point une technique qui rend les dents transparentes, leur permettant de suivre en détail comment une carie se forme et évolue à l’intérieur même de la dent.

Grâce à cette méthode, décrite dans la revue Advanced Science, les scientifiques ont pu retracer les étapes de la maladie. Dès le début d’une carie, la dent réagit : elle augmente son apport sanguin sous la zone attaquée, comme si elle tentait de se défendre. Puis, de nouvelles terminaisons nerveuses se développent, expliquant l’apparition de la douleur. En parallèle, la dent active ses cellules réparatrices pour tenter de régénérer le tissu abîmé.

Mais si la carie progresse trop, les vaisseaux et les nerfs se dégradent. Le tissu vivant au centre de la dent — la pulpe — s’enflamme et se fibrose : c’est ce qu’on appelle une pulpite irréversible. À ce stade, la dent perd sa capacité de régénération et le dentiste va alors soit dévitaliser la pulpe, soit extraire la dent, deux techniques qui tuent la dent.
 

 

Vers des soins dentaires préservant la vitalité des dents


Cette étude montre que les mécanismes observés dans une dent malade ressemblent à ceux d’autres maladies humaines, notamment dans la manière dont les cellules réparent, puis s’épuisent. Elle ouvre donc de nouvelles pistes pour soigner les dents autrement : plutôt que de retirer systématiquement la pulpe, on pourrait chercher à la préserver et à la régénérer. Cela permettrait d’éviter l’extraction de la dent et les soins coûteux qui s’ensuivent.

Enfin, les chercheurs suggèrent que la dent pourrait devenir un modèle précieux pour étudier d’autres maladies du corps humain, car elle renferme un tissu vivant facilement accessible lors d’extractions, qui pourrait être utilisé par les médecins et chercheurs à des fins de diagnostic.

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