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Quentin Hiernaux : initier à la spécificité des sciences dès le secondaire

Publié le 9 mai 2025 Mis à jour le 13 mai 2025

Chercheur qualifié FNRS en philosophie, en Faculté de Philosophie et Sciences sociales, Quentin Hiernaux reçoit le Prix de la diffusion scientifique ULB - catégorie sur scène - pour le projet collaboratif Doubt my sciences.

HiernauxQuentin_©Hadrien Duré

Le projet Doubt my sciences propose aux jeunes et au grand public une approche différente des sciences, non pas centrée sur leur contenu, mais sur leur fonctionnement. Imaginé en 2020 par Olivier Sartenaer, aujourd’hui professeur à l’UNamur, Doubt my sciences est un projet d’ateliers à destination des cinquième et sixième secondaires lancé et coordonné ensuite par Quentin Hiernaux, puis mis en œuvre sur le terrain par un premier animateur, Doan Vu Duc (recruté à l’UNamur/UMons) à qui a succédé l’animatrice actuelle Milena Sztencel (ULB). Une série d’autres consultants, dont Pierre Van Antwerpen (ULB), Karim Zouaoui Boudjeltia (ULB), Céline Rase (ULB/UCLouvain Saint-Louis Bruxelles) et Silvia Giraldo Arciniegas (UCLouvain Saint-Louis Bruxelles) complètent cette équipe.

 

 Deux ateliers


« L’idée, c’est de former à la culture scientifique par l’épistémologie, l’étude philosophique de la connaissance » explique Quentin Hiernaux. « Comment les connaissances scientifiques se construisent, qu’est-ce qui les fonde, les justifie… Quels sont les critères sur lesquels les scientifiques s’appuient et quels indicateurs utiliser pour faire confiance ou non aux personnes qui s’expriment sur des sujets scientifiques dans les médias, etc. ».

 C’est ce chercheur en philosophie qui a mis au point les modules d’ateliers, au nombre de deux : comment reconnaître ce qui est de la science et de la pseudo-science ; et comment reconnaître un expert fiable. « A chaque fois, il s’agit de deux fois deux heures d’atelier, avec des exercices pratiques à réaliser en groupe. Le premier est plutôt tourné sur l’élaboration des contenus théoriques et le second est plus pratique en utilisant la sociologie des sciences : est-ce que l’expert est diplômé, a-t-il des conflits d’intérêt, a-t-il déjà été pris dans des controverses par le passé… ».

Hiernaux - Kroll


 3.000 élèves déjà impactés


Depuis sa création, le projet a touché plus de 3.000 élèves de cinquième et sixième secondaires en région bruxelloise et reçoit de très bons retours de la part des professeurs, comme des élèves. Financé depuis 2021 par Innoviris, il s’est rapidement structuré au point de pouvoir tenir un rythme quotidien. « Des ateliers, il peut y en avoir tous les jours de la semaine » poursuit Quentin Hiernaux, qui coordonne le projet en plus de ses recherches en philosophie.  

 « Pour moi, cela fait partie des missions du chercheur. Souvent, le troisième pilier, celui qui suit l’enseignement et la recherche, la transmission à la société civile, est moins valorisé que les autres. Pourtant, c’est capital pour maintenir la confiance entre les chercheurs et le reste de la société, ce qui est justement ce qui pose un problème aujourd’hui puisque nous sommes dans une sorte de crise de la confiance envers les institutions, y compris scientifiques. C’est totalement là-dessus que nous agissons, en prenant le problème à la racine, en cassant les préjugés sur les sciences et les théories du complot… C’est dès l’école qu’il faut agir » conclut-il.