Publié le 16 mai 2023 Mis à jour le 3 juillet 2024

Élément essentiel à la biodiversité, les sols – et en particulier les sols urbains – sont souvent invisibilisés, cachés sous le béton et mis à l’écart des préoccupations politiques. Projet de recherche en co-création autour des sols urbains bruxellois, Super Terram encourage à reconsidérer la vie qui se déploie sous nos pas.

Dans les villes, l’eau ou l’air font aujourd’hui l’objet d’une attention accrue. Il en va autrement des sols. Pourtant, à l’échelle mondiale, les sols accueillent 25 % de la biodiversité. « Les villes modernes se sont construites sur base de l’invisibilisation des sols », commente Nadia Casabella, chargée de cours à la Faculté d’architecture de l’ULB, partenaire du projet Super Terram. Porté par le BRAL, l’ULB et 51N4E, Super Terram vise à renouveler le regard sur ces milieux de vie végétale et animale, notamment à travers l’exploration de la friche ferroviaire de Schaerbeek Formation.

« Les sols sont à la base de toutes les fonctions écologiques : si on veut végétaliser, on a besoin d’un sol... Cela rejoint donc des questions de justice environnementale et d’accès des populations aux espaces verts. Or, le plus souvent, on continue à considérer les sols comme une ressource à exploiter », poursuit Nadia Casabella. En réunissant des architectes, anthropologues, historiens, naturalistes, artistes, militants et citoyens, Super Terram a permis de faire émerger de nouveaux savoirs. « Les sols doivent devenir une vraie question d’écologie politique », estime pour sa part Ananda Kohlbrenner, chercheuse à l’ULB, co-coordinatrice du projet.


«Le ‘bon sol’, ce n’est pas toujours ailleurs, hors de la ville : nous voulions renverser cette question et partir des sols existants dans ces friches urbaines où émergent des formes de vie assez intéressantes et assez rares.... La biodiversité, c’est aussi ici et maintenant, avec les habitants, les citoyens. »