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Une avancée majeure dans la lutte contre la leucémie lymphoïde chronique
Le laboratoire de thérapie cellulaire clinique a franchi une étape clé dans la compréhension des mécanismes sous-jacents à la leucémie lymphoïde chronique, la forme de leucémie la plus fréquente en Occident. Une étude menée par Nathan Dubois et Basile Stamatopoulos (Faculté de Médecine) révèle que les cellules leucémiques peuvent reprogrammer certaines cellules immunitaires de leur environnement. Ces travaux, publiés dans la revue "HemaSphere", ouvrent de nouvelles perspectives pour mieux comprendre comment les cellules leucémiques parviennent à se protéger des traitements.
Le laboratoire de thérapie cellulaire clinique de l'Institut Jules Bordet - HUB dirigé par le Pr Laurence Lagneaux vient de faire une avancée majeure dans la compréhension de la leucémie lymphoïde chronique, la leucémie la plus fréquente dans les pays occidentaux.
Le Dr Nathan Dubois et le Pr Basile Stamatopoulos (Faculté de Médecine) ont découvert que les cellules leucémiques pouvaient littéralement "reprogrammer" certaines cellules normales de leur environnement par l'intermédiaire de vésicules extracellulaires. Ces vésicules, 10 000x plus petites qu'un millimètre et 50x plus petites qu'une cellule, sont des nanoparticules relarguées par les cellules leucémiques. Elles contiennent notamment du matériel génétique et peuvent fusionner avec d'autres cellules et leur délivrer leur contenu.
"C'est un peu comme si les cellules leucémiques pouvaient envoyer des paquets postaux contenant des instructions de reprogrammation" explique Basile Stamatopoulos, Professeur en Faculté de Médecine et investigateur principal de cette étude.
Ces chercheurs ont démontré que les vésicules leucémiques étaient internalisées par les monocytes normaux, des globules blancs intervenant dans nos défenses immunitaires. Après avoir "gober" ces vésicules, les monocytes se voient complètement reprogrammés en cellules dites pseudo-nourricières qui produisent dès lors des facteurs de survie protégeant les cellules leucémiques de la mort spontanée ou induite par la chimiothérapie. Outre leur profil génétique reprogrammé, ces monocytes relarguent également des facteurs solubles attirant d'autres monocytes, amplifiant encore plus l'établissement d'un environnement protecteur pour les cellules leucémiques.
De manière plus précise, l'équipe de chercheurs de l’Institut Jules Bordet - HUB a mis en évidence un ARN clé induisant la reprogrammation des monocytes. L'ensemble de ces recherches financées par l'Association Jules Bordet et le FNRS et réalisées en étroite collaboration avec le service d'hématologie clinique des Pr Nathalie Meuleman et Pr Virginie De Wilde du HUB vient d'être publié dans le journal HemaSphere, journal officiel de l’Association Européenne d'Hématologie (EHA).