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VIH et vieillir minoritaire en Belgique. Entre discriminations, autonomie et négociations
« A mon âge, je peux le dire! ». Vieillir avec le VIH en Belgique, une double discrimination?
Yagos Koliopanos, docteur en sociologie, et assistant de recherche à l’Observatoire du sida et des sexualités (ULB), s’intéresse à l’imbrication des rapports sociaux d’âge, de genre, de classe et de race dans la construction des stigmates socio-sexuels et socio-corporels. Ses travaux s’ancrent dans des études de cas précises, notamment celles de l’écrivaine Grisélidis Réal et des travailleuses du sexe en Grèce, et s’étendent à des questions contemporaines autour du VIH et du vieillissement.
À partir d'une enquête qualitative par entretiens et observations menée en 2024 auprès de personnes vivant avec le VIH en Belgique et ayant plus de 50 ans, Koliopanos s’est penché sur l’intersection des catégories épidémiologiques — hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), travailleuses du sexe (TDS), usagers de drogues injectables (UDI), personnes issues de la migration subsaharienne — avec différents rapports sociaux (genre, race, classe, sexualité), l’âge et le statut sérologique. Les résultats révèlent une grande diversité de trajectoires, marquées par des inégalités notables entre les individus intégrés dans des réseaux communautaires et ceux en marge de ces réseaux. Ces derniers sont notamment confrontés à un isolement social et à des difficultés liées au dévoilement de leur séropositivité.
Plus généralement, dans un contexte où le vieillissement de la population s’accélère, où le VIH est désormais largement requalifié en tant que maladie chronique, et où les discriminations liées à l’âge ainsi que les représentations du paradigme de « vieillissement réussi » occupent une place croissante dans les discours médiatiques, politiques et scientifiques, la notion, toujours actuelle, de « normalisation paradoxale du sida » nous exhorte à revisiter les problématiques du vieillir minoritaire.
Ainsi, il est légitime de se demander en quoi la discrimination des personnes séropositives et l’âgisme peuvent éclairer le concept même de minorité, en soulignant les dynamiques d’inutilité et d’invisibilité qui sous-tendent la construction sociale des groupes marginalisés. Bien que distinctes dans leurs manifestations, ces deux formes de discrimination révèlent un mécanisme commun : la relégation d’individus à des positions perçues comme secondaires ou insignifiantes dans l’espace social.
Date et heure :
Jeudi 20 mars 2025
De 12h à 14h
Adresse :
Institut de Sociologie - ULB
Avenue Jeanne 44, 1050 Bruxelles
Campus du Solbosch - Bâtiment S
Salle Arthur DOUCY (12è niveau)
Accès :
Accès 4 ou 5 - Quartier Magenta
En transport en commun :
Arrêt Jeanne - Arrêt ULB : Tram 25 - Tram 8 - Bus 71
Arrêt Cambre Étoîle : Tram 7 - Tram 8
Accueil :
À partir de 11h30