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Commémoration du 30e anniversaire du génocide des Tutsi au Rwanda

Publié le 2 avril 2024 Mis à jour le 4 avril 2024

L'Université accueille le 25 avril prochain deux manifestations artistiques et mémorielles relatives au 30e anniversaire du génocide des Tutsi, organisées en collaboration avec l’asbl Muyira.

©Photomontage de 6 œuvres de Bruce Clarke: Reviens, L'art de n'être pas mort, Black Feminists,
Unwanted Memories, Un silence assourdissant, In Church.


L'ULB a joué un rôle pionnier dans la mémoire du génocide dès 1994 et ces événements sont l’occasion de rappeler son engagement constant aux côtés des victimes.

Se positionnant dès le début du conflit du côté des victimes, l’ULB organise un grand rassemblement dans l’auditoire Janson afin de partager des témoignages, des chants et des lectures, c’est d’ailleurs le premier grand témoignage de solidarité envers les victimes du génocide en Europe occidentale. Il se répète depuis, tous les ans, à la date anniversaire du 7 avril.

Plusieurs professeurs de l’institution ont participé à la fondation de l’association Ibuka Mémoire et Justice, créée à Bruxelles en août 1994 et ayant pour objectif de perpétuer la mémoire des victimes du génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda.

Trois académiques de l’ULB ont également plaidé dès la fin du génocide pour la création d’une juridiction pénale internationale en vue de juger les responsables de ce crime.

Cet engagement solidaire ne s’est jamais démenti, l’ULB organisant des colloques, des séminaires et des recherches portant sur le génocide, notamment dans le cadre de l’accueil de doctorants rwandais qui ont écrit leurs thèses sur le sujet.

· Le 25 avril à partir de 18h : Lecture-spectacle : Mawe

Salle Dupréel, bâtiment S, campus du Solbosch

Mawe est un spectacle de lectures, de musiques et de chants qui revient sur un événement majeur de l’histoire contemporaine à travers le vécu des femmes face au génocide des Tutsi de 1994 au Rwanda et ses conséquences.

Pendant les trois mois qu’a duré le génocide, les femmes ont été une cible particulière de la déshumanisation des Tutsi et soumises à des actes d’une violence extrême en raison de leur genre. À la fin du génocide, elles ont pris part au long processus de reconstruction nationale avec, en filigrane, le défi de se reconstruire individuellement et de retisser le lien dans une société marquée par une violence de proximité.

· Le 25 avril à partir de 20h : Vernissage de l’exposition Les Femmes Debout de Bruce Clarke

Hall du bâtiment K, campus du Solbosch
Visite de l’expo et verre de l’amitié.

L’exposition est composée d’images grand format de femmes debout créées par le plasticien Bruce Clarke, témoins et médiatrices de la mémoire qui se transmet. Des citations littéraires et testimoniales imprimées et mises en scène graphiquement évoqueront la mémoire du génocide des Tutsi en résonance avec les personnages.

L’exposition s’inscrit dans un projet artistique et mémoriel plus vaste intitulé "Les Hommes debout" qui cherchait à créer des formes artistiques liées au travail de mémoire à présenter lors des cérémonies de commémoration du génocide des Tutsi du Rwanda de 1994.

Ces figures apparaissent telles des images silencieuses mais incarnées, des silhouettes esquissées mais affirmées, des personnages anonymes mais familiers, symbole de la dignité des êtres humains confrontés à la déshumanisation qu’implique un génocide. Ces hommes, ces femmes ces enfants debout se dressent comme les témoins d’une histoire marquée. L’intention est de redonner une présence aux disparus, de restaurer l’individualité des victimes et de leur rendre leur dignité.

À propos de Bruce Clarke

“Words aren't enough”, “I am therefore I act”, “Language at war, Piège de son histoire”. Il suffit de relever quelques titres de ses œuvres pour se convaincre qu'il est surtout concerné, comme il le dit lui-même, par le fait que la création plastique "pourrait agir comme un tremplin qui rendrait les préoccupations du monde actuel plus présentes, elle devrait s'impliquer de façon plus incisive et critique et permettre ainsi l'effraction du sens politique des événements dans le "monde de l'art".  Chez Bruce Clarke, le travail plastique est inséparable du militantisme politique. Dès le début des années 1990, il suit à Paris, avec des amis africains en exil, l'évolution de la guerre au Rwanda et les signes avant-coureurs du génocide puis est confronté à l'horreur en août -septembre 1994 lors d'un voyage à la demande du collectif des associations avec lesquelles il travaillait. 
https://www.bruce-clarke.com/pages/Biographie/

· Publications scientifiques de l’ULB

Le choc. Rwanda 1994 : le génocide des Tutsi : ouvrage collectif codirigé notamment par le Pr Jean-Philippe Schreiber (7 mars 2024, Éditions Gallimard)

On y retrouve notamment :

  • Un entretien réalisé par les chercheuses Marie Fierens et Ornella Rovetta avec un militant des droits humains rwandais ("La justice à défaut de vie. Mais quelle justice ? Entretien avec Gasana Ndoba")
  • Un article d’Ornella Rovetta "Des archives pour écrire l’histoire de la justice".

Pour information et toujours d’actualité :

  • L’ouvrage Un génocide au tribunal. Le Rwanda et la justice internationale. Paris: Belin, 440p. de Ornella Rovetta
  • Dans le cadre de la 25e commémoration du génocide et en lien avec les recherches de Marie Fierens et Ornella Rovetta, écoutez le documentaire sur le Tribunal Pénal International pour le Rwanda en 2019. Ce documentaire radio a reçu le prix Wernaers de la vulgarisation scientifique décerné par le FNRS en 2019.
Date(s)
du 25 avril 2024 au 25 mai 2024