Dans la même rubrique
-
Partager cette page
Un chercheur boursier de l’ULB bloqué à Gaza : «Une situation humainement inacceptable»
Bruxelles, 30 juillet 2025 – Bénéficiaire d’une bourse soutenant les chercheurs en danger, Ahmed Alsalibi (39 ans), devait commencer à travailler à l'ULB en octobre 2024. Ahmed, qui a de la famille à Bruxelles, a obtenu son visa et son permis de travail mais est toujours bloqué à Gaza. L'université lance un appel à l’aide envers les autorités belges.
En septembre 2024, Ahmed Alsalibi recevait une bourse du Fonds de solidarité Khaled al-Asaad, une initiative de l'ULB visant à soutenir les chercheurs internationaux en danger. L’objectif : leur permettre de poursuivre leur travail chez nous, durant deux ans maximum. Il devait commencer à travailler à Bruxelles en octobre 2024. Entretemps, il a obtenu un visa et un permis de travail mais les fermetures prolongées des frontières de Gaza l’empêchent toujours de quitter le territoire.
Ces dernières semaines, les autorités de l’ULB multiplient les démarches pour obtenir son évacuation. La Rectrice, Annemie Schaus, a, entre autres, écrit personnellement à l’ambassade de Belgique à Tel-Aviv et reçu un avis négatif : « Suivant la politique actuelle, des Palestiniens de la bande de Gaza sans lien avec la Belgique, même avec une bourse d’une université belge, ne sont malheureusement pas éligibles à une évacuation éventuelle vers le territoire belge. »
Face à cette décision, l’ULB a adressé une lettre au ministre des Affaires étrangères, Maxime Prévot, afin de requérir une révision urgente des critères d’éligibilité pour bénéficier d’une évacuation sans attendre de la bande de Gaza. « Nous sommes effarés par cette situation humainement et moralement inacceptable, déplore la Rectrice. Le cas d’Ahmed Alsalibi n’est pas isolé. Il incarne le drame silencieux vécu par des chercheurs étroitement liés à nos institutions et pourtant laissés pour compte. L’Université n’a pas les moyens d’agir seule. Nous appelons les autorités à prendre la pleine mesure de cette urgence humanitaire. »
Aujourd’hui, Ahmed Alsalibi vit toujours à Gaza avec son épouse Rana (35 ans) et leur fils. Son université a été détruite par un bombardement. Il a déjà été contraint de fuir à six reprises. Sans accès aux biens de première nécessité, il fait partie des milliers de civils pris au piège dans une zone de guerre, sans issue ni perspective
L'ULB, fidèle à sa tradition d'accueil
Depuis plusieurs années, l’ULB s’engage activement pour protéger les universitaires en danger à travers
- Le Fonds de solidarité Khaled al-Asaad, qui finance des bourses postdoctorales de deux ans pour des chercheurs en danger et qui doit, entre autres, permettre à quatre chercheurs gazaouis de bénéficier d’un accueil à Bruxelles. Deux d’entre eux sont arrivés à l’ULB mais attendent de pouvoir être rejoints par leur famille nucléaire toujours au Caire. Un troisième est bloqué au Caire, en attente d’un visa pour son fils mineur et d’une évacuation du reste de sa famille nucléaire bloquée à Gaza elle aussi. Le quatrième est Ahmed Alsalibi.
- Son adhésion au réseau international Scholars at Risk.
L’ULB appelle les autorités belges à agir sans délai afin de permettre l’évacuation humanitaire de ces chercheurs et étudiants, qui ont été accueillis dans nos institutions avec confiance et responsabilité.
Contactez-nous!