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Climat et conservation : Les tortues marines se dirigent droit vers le danger
Publié le 25 juin 2025
– Mis à jour le 26 juin 2025
Une étude publiée dans Science Advances révèle une migration des tortues marines qui fuient les tropiques poussées par le changement climatique. Elles se dirigent dangereusement vers les couloirs maritimes mondiaux fréquentés par les bateaux, avec de lourdes conséquences pour leur conservation. Une étude alarmante menée par Denis Fournier et Edouard Duquesne de l’Université libre de Bruxelles.
Une étude publiée dans Science Advances le 25 juin 2025 alerte : le changement climatique redéfinit profondément la distribution mondiale des tortues marines, poussant ces espèces emblématiques hors des tropiques et directement dans certains des couloirs maritimes les plus fréquentés de la planète.
En modélisant les habitats actuels et futurs des sept espèces de tortues marines selon trois scénarios climatiques, les chercheurs montrent que plus de la moitié des « hotspots » actuels pourraient disparaître d’ici 2050, notamment en cas de poursuite des fortes émissions. À mesure que les tortues migrent vers des eaux plus fraîches proches des pôles, elles entrent dans des zones maritimes à fort trafic – là où les risques sont les plus élevés et la protection la plus faible.
« Les tortues fuient la chaleur, mais nagent vers le danger », explique Denis Fournier (Évolution Biologique & Écologie, Faculté des Sciences, ULB), auteur de l’étude. « Nous assistons à une collision frontale entre changement climatique et transport maritime mondial. »
Grâce à plus de 27 000 observations de tortues et un milliard de données de position de navires (AIS), les chercheurs ont identifié que de nombreux habitats futurs des tortues se situent en dehors des aires marines protégées (AMPs). À peine 23% des zones critiques actuelles sont protégées, et la plupart des AMPs sont fixes – incapables de suivre l’évolution des migrations.
L’étude met aussi en évidence une tendance préoccupante : les collisions avec les navires sont déjà une cause majeure de mortalité des tortues dans des régions comme les Galápagos, la Méditerranée ou la Floride – et ces risques devraient fortement augmenter, avec une croissance prévue du transport maritime de 240% à 1209% d’ici 2050.
En tant qu’espèces clés, les tortues marines jouent un rôle vital dans la santé des écosystèmes marins. Leur déclin pourrait avoir des impacts écologiques et socio-économiques majeurs, notamment pour les communautés côtières.
« Ce n’est pas seulement une question de tortues », ajoute Edouard Duquesne (Évolution Biologique & Écologie), co-auteur de l’étude, « c’est une question de protection des écosystèmes entiers – et des services écosystémiques dont dépendent des millions de personnes. »
Les auteurs appellent à une protection marine intelligente face au climat, incluant des zones de conservation dynamiques, une surveillance en temps réel et des politiques de réduction de la vitesse des navires dans les zones à haut risque.
Principaux résultats :
Référence de l’article :
Edouard Duquesne and Denis Fournier (2025). Climate change redefines sea turtle hotspots: vessel strike risks and gaps in protected areas. Science Advances, [In press]. DOI: 10.1126/sciadv.adw4495
Contacts scientifiques : Edouard Duquesne et Denis Fournier, Evolutionary Biology & Ecology, Université libre de Bruxelles (ULB), edouard.duquesne@ulb.be / Denis.Fournier@ulb.be
En modélisant les habitats actuels et futurs des sept espèces de tortues marines selon trois scénarios climatiques, les chercheurs montrent que plus de la moitié des « hotspots » actuels pourraient disparaître d’ici 2050, notamment en cas de poursuite des fortes émissions. À mesure que les tortues migrent vers des eaux plus fraîches proches des pôles, elles entrent dans des zones maritimes à fort trafic – là où les risques sont les plus élevés et la protection la plus faible.
« Les tortues fuient la chaleur, mais nagent vers le danger », explique Denis Fournier (Évolution Biologique & Écologie, Faculté des Sciences, ULB), auteur de l’étude. « Nous assistons à une collision frontale entre changement climatique et transport maritime mondial. »
Grâce à plus de 27 000 observations de tortues et un milliard de données de position de navires (AIS), les chercheurs ont identifié que de nombreux habitats futurs des tortues se situent en dehors des aires marines protégées (AMPs). À peine 23% des zones critiques actuelles sont protégées, et la plupart des AMPs sont fixes – incapables de suivre l’évolution des migrations.
L’étude met aussi en évidence une tendance préoccupante : les collisions avec les navires sont déjà une cause majeure de mortalité des tortues dans des régions comme les Galápagos, la Méditerranée ou la Floride – et ces risques devraient fortement augmenter, avec une croissance prévue du transport maritime de 240% à 1209% d’ici 2050.
En tant qu’espèces clés, les tortues marines jouent un rôle vital dans la santé des écosystèmes marins. Leur déclin pourrait avoir des impacts écologiques et socio-économiques majeurs, notamment pour les communautés côtières.
« Ce n’est pas seulement une question de tortues », ajoute Edouard Duquesne (Évolution Biologique & Écologie), co-auteur de l’étude, « c’est une question de protection des écosystèmes entiers – et des services écosystémiques dont dépendent des millions de personnes. »
Les auteurs appellent à une protection marine intelligente face au climat, incluant des zones de conservation dynamiques, une surveillance en temps réel et des politiques de réduction de la vitesse des navires dans les zones à haut risque.
Principaux résultats :
- Plus de 50 % des « hotspots » de tortues marines pourraient disparaître d’ici 2050 selon les scénarios à fortes émissions.
- Seulement 23 % des zones critiques actuelles sont couvertes par des AMP existantes.
- Les futurs habitats des tortues coïncident de plus en plus avec les principales routes maritimes.
- Les collisions avec les navires sont une cause croissante de mortalité.
- Une gestion dynamique des océans est essentielle pour faire face à ces risques.
Référence de l’article :
Edouard Duquesne and Denis Fournier (2025). Climate change redefines sea turtle hotspots: vessel strike risks and gaps in protected areas. Science Advances, [In press]. DOI: 10.1126/sciadv.adw4495
Contacts scientifiques : Edouard Duquesne et Denis Fournier, Evolutionary Biology & Ecology, Université libre de Bruxelles (ULB), edouard.duquesne@ulb.be / Denis.Fournier@ulb.be
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