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Une immigration croissante est-elle nécessairement vécue comme une menace au sein des pays d’accueil ? Non : ça dépend des politiques d’intégration

Publié le 5 juin 2024 Mis à jour le 11 juin 2024

Sur base de quatre études menées aux États-Unis et en Europe, une équipe de l’ULB publie dans la revue Science Advances sur l’importance des politiques d'intégration au sein des pays. Celles-ci pouvant réduire l'impact des discours qui présentent la diversité comme une menace pour la majorité ethnique et raciale ou le sentiment de menace découlant de l'augmentation rapide de la diversité.

« Les pays limitent souvent l'immigration parce qu'ils craignent que l'immigration ne provoque des tensions et n'affaiblisse la cohésion sociale », écrivent Judit Kende et ses collègues.
« Nos résultats montrent que l'octroi de droits plus égaux aux immigrés est le moyen de désamorcer les tensions et de renforcer la cohésion sociale dans les sociétés ethniquement et racialement diversifiées ». Dans de nombreux pays d'Europe et d'Amérique du Nord, certains membres des majorités ethniques et raciales en sont venus à considérer la diversité comme une menace qui met en péril leur propre statut. Les interventions gouvernementales peuvent soit intensifier, soit minimiser cette perception.

Dans trois études basées sur des enquêtes et une étude longitudinale, Kende et al. décrivent à présent comment les politiques au niveau de l'État (aux USA) et du pays façonnent les réactions à la diversité croissante.

Les trois premières études, impliquant respectivement 469, 733 et 1 745 participants américains blancs, se sont concentrées sur la manière dont la politique affecte l'opinion de la majorité ethnique et raciale sur la diversité. Dans ces études, les participants blancs ont lu des récits évoquant la perspective de devenir une minorité, un récit souvent perçu comme menaçant au sein de cette population.

Ces travaux ont comparé les réponses des communautés vivant dans des États ayant adopté des politiques d’intégration inclusives à celles des États ayant adopté des politiques anti-immigration. L'étude longitudinale a analysé l'effet des politiques et de l'augmentation de la diversité sur les opinions de 499 075 ressortissants européens à propos de l'immigration. Cette recherche s'est appuyée sur 385 échantillons nationaux représentatifs couvrant 6 enquêtes menées dans 30 pays européens sur une période de 10 ans. Cette période comprend notamment les années 2015, 2016 et 2017, au cours desquelles le taux d'immigration a atteint de nouveaux records en Europe.

Dans l'ensemble, les résultats révèlent que les politiques d’intégration peuvent réduire la force des discours politiques qui présentent la diversité comme une menace. Ceci se vérifie même lorsque les discours suggèrent explicitement que la majorité ethnique et raciale pourrait devenir une minorité et dans les cas où la diversité augmente brusquement en raison d'événements géopolitiques. 

 

Contacts presse

Olivier Klein, Cescup - Faculté de Psychologie, Sciences de l’Education et Logopédie : Olivier.Klein@ulb.be, 0485 97 00 18.

Dirk Jacobs, GERME - Faculté de Philosophie et Sciences sociales : dirk.jacobs@ulb.be.