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Femmes et université: vers une évaluation plus égalitaire

Publié le 14 mai 2024 Mis à jour le 17 mai 2024

De la première année à l’université à la fin de la carrière, les obstacles qui entravent la progression des femmes dans la vie académique sont multiples et s’articulent souvent autour de l’évaluation. Les biais de genre s’opèrent directement quand l’évaluation porte sur la personne plutôt que sur le travail réalisé par celle-ci. Mais ils peuvent être moins directs quand l’évaluation privilégie des compétences, des modes de production et de parcours professionnels et scientifiques socialement valorisés et construits par et pour des hommes.

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes 2024, le vice-rectorat à la politique de diversité et de genre de l’ULB a organisé, en collaboration avec STRIGES, le colloque « Femmes et université : vers une évaluation plus égalitaire » dans le but d’explorer l’état des connaissances scientifiques, ainsi que les bonnes pratiques pour une évaluation plus égalitaire. L’événement a attiré plus de 150 personnes.

Les participants ont pu entendre les interventions d’Isabelle Régner, professeure et vice-présidente "Égalité femmes hommes" (Aix-Marseille Université), Caroline Closon, professeure de psychologie du travail (ULB), Catherine Dehon, professeure de statistique et d’économétrie (ULB) et Titouan Berhaut-Streel, juriste spécialisé en droit de la non-discrimination (ULB).

Les principaux enseignements de cette rencontre sont: Les biais et les préjugés sont présents chez tous les individus. Ils sont le résultat du fonctionnement normal de notre mémoire et peuvent être contrôlés une fois que l’on a conscience de leur existence. Beaucoup de personnes pensent que les inégalités et biais n’existent plus et cette croyance a des impacts sur les évaluations des femmes et d’autres groupes. Par exemple, les comités qui ne croient pas aux biais de genre tendent à promouvoir moins de femmes.

Les évaluations des apprentissages comportant des questions fermées à points négatifs pénalisent davantage les étudiantes, susceptibles de prendre moins de risques que les étudiants. Lors des évaluations de la carrière, la non-prise en compte de la répartition inégalitaire des congés familiaux peut constituer une discrimination indirecte à l’égard des femmes. La sensibilisation, le suivi et l’évaluation de l’impact sont essentiels pour assurer l’efficacité et la pérennité des mesures.

Depuis plus de dix ans, l’ULB met en place une politique d’égalité de genre qui vise à réduire le phénomène du « tuyau percé » des femmes à l’Université. Elle inclut de nombreuses mesures, comme la « mesure Cascade » qui a permis d’augmenter le taux de femmes au rang de professeure ordinaire de 23 % à 28 % en cinq ans.

Cependant, malgré les efforts déjà déployés, le chemin à parcourir est encore long. Ce colloque a permis non seulement de sensibiliser un large public à cette problématique, mais aussi d’ouvrir de nouvelles perspectives concrètes pour le renforcement des mesures de l’ULB.

Pour en savoir plus sur la politique de genre et regarder l'enregistrement du colloque : ulb.be/egalite-des-genres

Sara Aguirre, personne ressource genre et diversité de l'ULB