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La solidarité au cœur de l'hôpital
Publié le 8 décembre 2025
– Mis à jour le 9 décembre 2025
Depuis plus de quarante ans, le Fonds Erasme soutient la recherche médicale innovante au sein de l’H.U.B - Erasme. Grâce à la générosité de ses donateurs, il permet aux chercheurs et soignants de transformer les découvertes en progrès concrets pour les patients. Ces deux témoignages confirment l’énergie que ce fonds génère pour ceux et celles qui en bénéficient.
Sophie Schuind: «C’est d’abord l’histoire d’une équipe soudée, passionnée»
«Nous avons la chance, au sein de l'H.U.B-Erasme, et grâce au Fonds Erasme, d’être le seul centre en Belgique à disposer d'une machine de LITT, pour Laser Interstitial Thermal Therapy. Ces quatre lettres recouvrent une avancée formidable: notre capacité à traiter, par thermoablation au laser, des lésions cérébrales difficilement accessibles par chirurgie classique. Grâce à un procédé stéréotaxique extrêmement précis, nous pouvons cibler et traiter de l’intérieur des zones pathologiques soigneusement délimitées. La LITT a d’abord été développée chez des patients présentant des lésions dites épileptogènes. Nous avons au sein de l'H.U.B une équipe multidisciplinaire remarquable, spécialisée dans la localisation des zones à traiter parfois invisibles à l’IRM classique. Ensemble, nous construisons une carte personnalisée de la zone responsable du départ des crises du patient.Outre l’épilepsie, la LITT s’adresse aussi à d’autres types de lésions: tumeurs cérébrales profondes inaccessibles autrement, cavernomes, toutes situations où la chirurgie classique serait trop risquée. Depuis novembre 2024, neuf patients ont bénéficié d’un traitement par LITT au sein de l'H.U.B. Les résultats sont très encourageants. Cette avancée nous est offerte grâce au soutien du Fonds Erasme, qui a permis l’acquisition de la machine et d’une partie des fibres nécessaires. Notre ambition est de poursuivre sur cette lancée: développer de nouveaux traitements et des projets de recherche multidisciplinaire sur l’épilepsie pour améliorer encore les chances de guérison et la qualité de vie des patients. Ces projets nécessitent de nouveaux financements auxquels s’associera le Fonds
Les succès des premiers traitements réalisés reposent sur les compétences collectives des équipes des Prs Olivier De Witte, Xavier de Tiège et Nicolas Gaspard. Ce que nous offrons, au fond, c’est la chance de proposer enfin une solution concrète, sûre, à des patients pour qui l’arsenal thérapeutique était autrefois désespérément vide. Et toute cette aventure, c’est d’abord l’histoire d’une équipe soudée, passionnée par le progrès et le service aux patients.»
Boris Lubicz: «Et puis, un jour, j'ai dit... STOP!»
«Depuis plus de 20 ans, je travaille et dirige le Service de neuroradiologie interventionnelle de l’H.U.B-Erasme, l’un des rares centres au monde capables de traiter des nouveau-nés atteints de malformations vasculaires cérébrales. C’est un champ d’excellence, mais aussi de souffrance. Car les résultats obtenus chez ces tout petits sont sans commune mesure avec ceux observés chez des enfants plus âgés. En effet, ces malformations se distinguent en deux grandes formes. La plus sévère détourne une telle quantité de sang que le cœur s’épuise à perfuser la malformation elle-même. Parfois, l’enfant meurt avant même d’avoir vu le jour. À l’opposé, les formes moins agressives permettent d’attendre que l’enfant atteigne 4 à 6 mois avant d’intervenir. Dans ces cas, les chances de survie sont proches de 100 %, et le développement cérébral presque toujours normal. En revanche, pour les formes graves, la survie plafonne autour de 80 %, et à peine un enfant sur deux grandira avec des fonctions cognitives intactes.Mais comment l’accepter? Tenter une opération, et voir l’enfant mourir dans la nuit. Préparer une intervention, et constater que l’enfant est déjà trop faible pour supporter l’anesthésie. À force, cela devient insupportable. Alors un jour, j’ai dit: stop. Pas à la prise en charge, mais à la résignation. Et j’ai commencé à rêver. Rêver de changer l’histoire de ces enfants pour leur offrir un avenir: cela supposait de revenir à l’origine. Comprendre comment ces malformations se forment, pour imaginer comment les prévenir ou les atténuer. C’est ainsi qu’est née l’idée de créer un modèle animal, basé sur la plus redoutable de ces anomalies: la malformation anévrysmale de la veine de Galien.
Ce projet n’aurait jamais vu le jour sans une alliance inédite. Une équipe transversale, réunissant des partenaires de l’ULB, de Charleroi, de Saint-Luc. En particulier, le Pr Nicolas Baeyens, spécialiste de physiologie vasculaire, le Pr Benoît Vanhollebeke, qui a développé un modèle chez le poisson-zèbre, et le Pr Miikka Vikkula, généticien de renommée internationale. Et surtout, un soutien financier décisif: des mécènes privés, la Fondation ULB et le Fonds Erasme. En trois à quatre ans, nous avons mis au point le premier modèle animal stable de cette pathologie. Grâce à lui, nous avons pu observer les mécanismes précoces de formation de ces malformations et réduire significativement leur gravité. Autrement dit, nous avons peut-être ouvert une voie totalement nouvelle: celle d’un traitement médicamenteux précoce.
Cette découverte pourrait aller bien au-delà. Car l’architecture de ces malformations est la même, qu’elles touchent le cerveau, les poumons ou d’autres organes. Ce que nous avons mis au jour pourrait demain bénéficier à de nombreux patients, y compris adultes. Il y a là une réparation symbolique. Car la recherche pédiatrique est souvent la grande oubliée. Ces maladies rares, complexes, peu rentables, effraient les financeurs. Pourtant, s’attaquer à elles, c’est s’attaquer à la racine. Si l’on parvient à soigner les plus fragiles, alors on peut soigner les autres. Je crois profondément que cette avancée a un potentiel mondial. Elle permettra d’offrir une chance là où il n’y en avait aucune. Alors je continue de rêver. Parce que rêver, ce n’est pas fuir. C’est construire. Et le jour où je ne rêverai plus, je ferai autre chose.»
- En deux mots
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- Créé en 1982 par l’ULB, le Fonds Erasme finance des projets de recherche médicale innovants au bénéfice direct des patients de l’H.U.B-Erasme.
- Grâce aux dons et legs, il soutient jeunes médecins, équipes expérimentées et paramédicaux dans toutes les disciplines. Son action vise à accélérer l’impact clinique des découvertes, à promouvoir l’innovation technologique et à humaniser les soins.
- Les projets sont rigoureusement sélectionnés par un comité scientifique expert, garantissant leur pertinence et leur excellence.
- Le Fonds Erasme pour la recherche médicale agit uniquement grâce à la générosité de ses donateurs, testateurs et partenaires.
- Informations pratiques
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Faire un don, transmettre son patrimoine, créer un cagnotte solidaire: autant de façons de soutenir la recherche médicale!
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IBAN: BE45 6760 9022 2389
BIC: DEGRBEBB
Mention: «Soutien à la recherche médicale»
Tél: 02 555 43 59
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