Publié le 18 septembre 2024 Mis à jour le 18 septembre 2024

Les universités – dont l’Institut des neurosciences de l’ULB - et hôpitaux universitaires bruxellois unissent leurs forces face à la maladie d’Alzheimer. Ils démarrent un projet de recherche et développement original pour faciliter et sécuriser davantage le partage des expertises et données scientifiques.

En Belgique, environ 200 000 personnes souffrent de démence. La cause la plus fréquente est la maladie d'Alzheimer, qui représente 70 % de tous les cas de démence chez nous. L'Alzheimer est même la principale cause de décès en Belgique. 

Afin de renforcer la lutte contre cette maladie, des scientifiques de l’ULB – emmenés par Xavier De Tiège, Institut des neurosciences, UNI -, la VUB, l’UCLouvain, le H.U.B., l'UZ Brussel et des Cliniques Universitaires Saint-Luc démarrent ensemble un nouveau projet de recherche : ils vont développer un écosystème numérique unique pour l'échange sécurisé de données de patients et d'expertise. C'est la première fois qu'un tel projet multicentrique, traversant les communautés, est mis en place entre trois universités. Ce projet de recherche et de développement, d'une durée de trois ans, appelé Translate-AD, vise à faciliter et sécuriser davantage le partage des données afin de mieux comprendre la maladie d'Alzheimer, permettant ainsi à l'avenir d'établir des diagnostics plus précoces et plus précis. 

Les chercheurs du projet Translate-AD développeront une plateforme numérique qui facilitera l'échange d'expertise et de données de patients entre les différents hôpitaux universitaires. Cela leur permettra d'identifier des biomarqueurs – les « empreintes digitales » des maladies – qui prédisent si une personne est atteinte ou risque de développer une maladie. Ce projet améliorera les diagnostics et les pronostics, ce qui constituera une avancée majeure dans le traitement d'une maladie dont l’origine est encore mal comprise et dont l'évolution reste imprévisible. Une meilleure compréhension de la maladie devrait aussi mener à de nouvelles options thérapeutiques.

« Nous mettons à disposition deux de nos équipements de pointe : la magnéto-encéphalographie (MEG), unique en Belgique, et la TEP-IRM. Ces deux appareils de neuro-imagerie offriront aux équipes de recherche un accès à une combinaison unique d'imagerie moléculaire, fonctionnelle et structurelle du cerveau, permettant de caractériser toutes les altérations cérébrales causées par la maladie d'Alzheimer. Nos équipes partageront également leur expertise dans la recherche sur le sommeil et ses troubles, un aspect jusqu'à présent relativement négligé », explique Xavier De Tiège, directeur du laboratoire de neuroanatomie et de neuro-imagerie translationnelle de l'UNI, l’Institut des neurosciences de l'ULB.


Translate-AD est financé par la Région de Bruxelles-Capitale, via Innoviris, à hauteur de 2,8 millions d'euros.

« Ce projet s'inscrit parfaitement dans le Plan d'innovation régional, où la santé est un domaine stratégique clé : la recherche en santé est une force à Bruxelles, et ce projet a le potentiel de révolutionner le diagnostic, le traitement et les soins des patients vulnérables atteints d'Alzheimer. Nous sommes particulièrement ravis que ce projet soit une collaboration entre les trois plus grandes universités et hôpitaux universitaires de Bruxelles, renforçant ainsi l'écosystème local de la santé », déclare Stefaan Sonck Thiebaut, Directeur général d'Innoviris.


Bien que le projet soit initialement destiné aux patients atteints d'Alzheimer à Bruxelles, les chercheurs envisagent à terme de l'étendre à d'autres centres belges et internationaux. Ainsi, la plateforme pourra également être utilisée pour la recherche sur d'autres maladies (rares) et facilitera les collaborations au-delà des frontières nationales.