Publié le 17 avril 2024
– Mis à jour le 15 mai 2024
Anne Lagerwall, professeure de droit international, reçoit le prix de la diffusion scientifique ULB – catégorie Edition - pour sa chronique mensuelle « À la marge » dans le magazine Le Vif.
Depuis septembre 2022, la plume d’Anne Lagerwall alimente mensuellement le magazine Le Vif/L’Express. Marwa, 18 ans à Kaboul en 2023 ou Le droit face au réchauffement climatique sont deux de ses chroniques, deux sujets a priori éloignés, mais qu’on peut mêmement lire à la lumière du droit international. C’est le principe de cette chronique intitulée À la marge. « La rédaction du Vif cherchait quelqu’un qui pouvait donner un éclairage sur l’actualité internationale » raconte Anne Lagerwall.
« Je me rends généralement disponible pour les médias, car je trouve important de pouvoir faire profiter la société de nos recherches et de rappeler ce que dit le droit international. Il fournit des cadres pour réfléchir à certains problèmes comme les guerres, le réchauffement climatique ou l’égalité des genres ».
Suédoise née à Paris, Anne Lagerwall a rejoint l’ULB comme étudiante en droit, et ne l'a plus quittée. Elle y enseigne le droit international depuis 20 ans et y dirige le Centre de droit international depuis 2019.
« Le droit international est un langage particulier avec des mots, des concepts, des catégories qui ont une signification bien précise que j’essaie d’expliquer dans mes chroniques : qu’est-ce qu’un génocide ou une annexion ? Au moment des attaques du 7 octobre, il a par exemple fallu définir si elles étaient le fait d’un groupe terroriste ou pas. Les mots sont chargés et les débats parfois virulents. Le droit international permet de les dépassionner, de les objectiver ».
Dans les marges des cahiers
La professeure s’intéresse particulièrement aux situations territoriales illégales qui perdurent, comme en Crimée, au Sahara occidental ou en Transnistrie pour n’en citer que quelques-unes. Ces cas où un État occupe un autre État depuis parfois des décennies, créant une confrontation entre légalité et effectivité, comme l’explique la juriste dans sa chronique Le temps des États fantoches et des annexions.
« C’est moi qui choisis mes sujets, que je tente de diversifier et de faire coller à l’actualité. Je suis limitée à 3200 caractères, je dois être brève tout en restant précise et nuancée. C’est donc pour moi surtout un exercice de forme et une recherche de rythme. Je veux que ce soit fluide, agréable à lire. Ça m’amène d’ailleurs à écrire différemment mes articles universitaires ».
Anne Lagerwall a baptisé sa chronique À la marge, car il s’agissait d’amener l’attention du public sur des sujets qu’il connait moins, « dont on parle peu car, politiquement, c’est compliqué. D’ailleurs, ce qu’on écrit dans les marges des cahiers peut sembler accessoire, alors que c’est peut-être là que se trouve l’essentiel » estime-t-elle.
« Le plus gratifiant pour moi est quand je reçois des réactions de lecteurs à mes chroniques ». Avec son projet Culture pop et droit international, le Centre de droit international poursuit le même objectif de diffusion scientifique, en s’intéressant à la façon dont le droit international est représenté dans les films, les séries, la photographie ou la littérature afin de le rendre plus accessible.