Brésil : un retour à la normale pour les universitaires ?

Ancienne journaliste, Ana Gabriela Guerreiro est chercheuse au Centre AmericaS (Centre interdisciplinaire d’Etude des Amériques). Sa thèse, qu’elle vient d’achever, visait à étudier la manière dont deux grands journaux brésiliens ("Folha de São Paulo" et "Estado de São Paulo") ont contribué à normaliser le discours extrémiste de Jair Bolsonaro dans les années précédant son élection.

Ana Gabriela Guerreiro n’a pas été directement inquiétée pour ses travaux. Pourtant, l’extrême droite a fréquemment attaqué la communauté universitaire ces dernières années. « L’une des façons dont l’ancien gouvernement a interféré dans la recherche a été de réduire considérablement les fonds publics destinés aux universités ».

Concernant la société civile, la chercheuse assure ne pas avoir subi de pressions. « Les partisans de l’ex-président ne s’intéressent pas aux productions universitaires. Mais, si mon étude venait à être relayée dans la presse, j’essuierais certainement des attaques. Un problème que rencontrent au quotidien les journalistes couvrant l’actualité sur Bolsonaro et ses supporters ».

Avec l’élection de Lula da Silva en octobre, Ana Gabriela Guerreiro espère que la liberté de la presse, et plus largement d’expression, va s’améliorer.