Publié le 12 novembre 2025
– Mis à jour le 12 novembre 2025
Alors que la COP30 commence, des scientifiques publient dans la revue Nature une estimation ajustée des sources et des puis de CO2 naturels et anthropiques. Parmi les auteurs, Pierre Regnier qui a coordonné le volet de l’interface continental-marin de l’étude.
Une estimation correcte des sources et des puits de CO
2 naturels et anthropiques est nécessaire pour évaluer l’efficacité des politiques climatiques et pour détecter les réponses des puits de carbone à l’évolution du climat. Cependant, des incohérences notables dans les estimations persistaient, limitant la confiance dans l’interprétation des tendances et des facteurs de contrôle de celles-ci.
Publiée dans la revue
Nature, une étude présente et intègre les progrès récents obtenus dans ce domaine, basés sur de nouvelles données observationnelles ainsi qu’une meilleure compréhension des processus sous-jacents. « Ces avancées accroissent la confiance dans le budget global de CO
2 anthropique indispensable à une politique climatique efficace » souligne
Pierre Regnier - BGEOSYS, Faculté des Sciences -, co-auteur de l’étude.
L’étude démontre notamment que les émissions anthropiques nettes liées au changement d’occupation des sols, en particulier la déforestation, ont été sous-estimées.
De nouvelles données observationnelles dans le domaine marin ont également permis de déterminer que le puits océanique pompe 15 % de CO
2 en plus que le puits continental. Celui-ci était surestimé, l’effet négatif du changement climatique étant plus important que précédemment anticipé. La surestimation était également due à la non-prise en compte du caractère réversible de la captation de CO
2 anthropique par les écosystèmes terrestres, une fraction considérable de carbone étant transférée vers le réseau hydrographique global pour être ensuite réémise vers l’atmosphère ou transférée vers l’océan ouvert.
Cette partie de l’étude, coordonnée par l’ULB - Pierre Regnier, BGEOSYS, Faculté des Sciences - et intégrée pour la première fois dans le budget global de CO
2 anthropique, est basée sur une métanalyse des données disponibles et une modélisation des processus physiques et biogéochimiques permettant de déterminer la distribution spatiale et l’évolution temporelle des stocks de carbone au sein du système Terre.