Publié le 3 décembre 2025
– Mis à jour le 3 décembre 2025
L'Université libre de Bruxelles apporte sa contribution à la COP30 à travers la présentation, à Belém, d'un aperçu du Rapport d'évaluation 2025 sur le Bassin du Congo. Parmi ses auteurs, Birgit Ricquier et Olivier Hardy, chercheurs de l'ULB. Le rapport met en lumière l'importance de cette région pour l'équilibre climatique et écologique de l'Afrique et du monde ainsi que la menace qui pèse sur la diversité culturelle locale.
Birgit Ricquier, Faculté de Philosophie et Sciences sociales (Centre d'Anthropologie Culturelle - CAC) et Faculté de Lettres, Traduction et Communication (Centre de recherche en linguistique - LaDisco) |
Olivier Hardy, Faculté des Sciences (Unité d’Enseignement de la Biologie des Organismes-Présidence).
Le poumon de l'Afrique
De par sa position équatoriale et l'immense superficie de ses forêts, le Bassin du Congo constitue le véritable « cœur vert » du continent africain. Tel un gigantesque système de pompage, il irrigue l'Afrique sur des milliers de kilomètres, jusqu'en Égypte et dans les pays d'Afrique de l'Est, du Nord et de l'Ouest confrontés au stress hydrique. Ses forêts agissent comme un « moteur vert » continental, abaissant les températures grâce à l'évapotranspiration. Environ 60 à 70% des précipitations de la région sont recyclées localement, générant d'importantes pluies dans le Bassin lui-même, mais aussi dans le Sahel et les hauts plateaux éthiopiens.
Le Bassin joue également un rôle majeur dans la régulation du climat mondial en tant que plus vaste puits de carbone tropical de la planète. Ses forêts tropicales absorbent des volumes considérables de CO2 atmosphérique, séquestrant environ 0,66 tonne de carbone par hectare et par an. Les tourbières de la Cuvette Centrale stockent à elles seules près de 30 milliards de tonnes de carbone, accumulé sur des millénaires.
Un réservoir de biodiversité et de culture
Avec ses 1,8 million de kilomètres carrés de forêts tropicales, ses savanes, ses forêts de montagne et le plus important complexe de tourbières tropicales au monde, le Bassin du Congo abrite plus de 10 000 espèces végétales, 400 espèces de mammifères, 1 000 espèces d'oiseaux et 700 espèces de poissons. Cette richesse biologique nourrit environ 80 millions de personnes localement et fournit des services écosystémiques à au moins 300 millions de ruraux africains.
Au-delà de sa biodiversité, le Bassin du Congo constitue une « bibliothèque vivante » de l'humanité. L'interaction humaine avec ces écosystèmes remonte à 650 000 ans, et les chasseurs-cueilleurs actuels préservent d'anciennes traditions bioculturelles. Depuis 4 000 ans, l'agriculture et le travail du métal ont progressivement transformé la région, les populations développant des méthodes traditionnelles de gestion durable, comme les forêts sacrées et les espèces taboues.
Résumé du rapport