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Le climat se réchauffe, nos connaissances extraterrestres se refroidissent

Publié le 7 avril 2024 Mis à jour le 9 avril 2024

Le réchauffement climatique fait disparaître les météorites, et avec elles, nos connaissances extraterrestres… Cet impact inattendu du changement climatique qui bride notre connaissance du système solaire.

L'Antarctique abrite de nombreuses et importantes concentrations de météorites - échantillons uniques de corps extraterrestres - à sa surface. Le continent glacé renferme donc une grande quantité d'informations sur notre système solaire, nous permettant de comprendre, par exemple, l'apparition de la vie sur Terre ou la formation de la Lune.

Ces météorites sont pourtant menacées par un ennemi inattendu : le changement climatique. Une équipe de chercheurs, co-pilotée par l’ULB, a démontré la responsabilité du réchauffement climatique dans la disparition rapide des météorites, une perte aux conséquences importantes pour notre compréhension et nos connaissances de l’extraterrestre.

À ce jour, on estime qu'il reste au moins 300 000 météorites à la surface de la calotte glaciaire de l'Antarctique. Utilisant l'intelligence artificielle pour combiner observations satellitaires du continent et projections climatiques, les scientifiques ont calculé qu’en raison du changement climatique, environ 5 000 météorites disparaissent chaque année, soit cinq fois plus vite que le rythme auquel elles sont collectées.

"Même lorsque les températures de la glace sont bien en dessous de zéro, les météorites sombres chauffent tellement au soleil qu'elles peuvent faire fondre la glace sur laquelle elles sont posées et disparaître complètement sous la surface. À mesure que les températures atmosphériques augmentent, la température de surface de la glace augmente, ce qui intensifie ce processus, car il faut moins de chaleur provenant des météorites pour faire fondre localement la glace", explique Veronica Tollenaar, doctorante au Laboratoire de Glaciologie (GLACIOL), Faculté des Sciences (ULB), qui a codirigé l'étude.

Harry Zekollari, codirecteur de l’étude, Laboratoire de Glaciologie (GLACIOL), Faculté des Sciences (ULB) et Department of Water and Climate (VUB), insiste sur la nécessité d'un effort international majeur : "nous devons intensifier et coordonner la récupération des météorites antarctiques avant qu'elles ne soient perdues à cause du changement climatique."

 

@Vignette : José Jorquera (Antarctica.cl), University of Santiago, Chile.
@Actu : Fernando Inostroza Méndez, Center for Antarctic Affairs of the Chilean Army.