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L'épidémiologiste Simon Dellicour reçoit le prix "Dr. et Mme Cuypers - Van Eeckhoudt"
La cérémonie du 28 septembre dernier, qui s'est tenue à l'Académie Royale, a récompensé le chercheur Simon Dellicour (Laboratoire d’Épidémiologie Spatiale, École de Bioingénierie de Bruxelles, Faculté des Sciences) pour ses avancées dans l’étude de la propagation des virus à travers des approches novatrices mêlant épidémiologie spatiale et moléculaire.
Le prix "Dr. et Mme Cuypers - Van Eeckhoudt Environnement et Santé", décerné par l'Académie Royale de Médecine, met en lumière son travail au croisement de la biologie computationnelle, de la modélisation mathématique et de la génomique, qui a permis d’élucider la dynamique de propagation d’épidémies virales ainsi que les facteurs environnementaux impactant cette dynamique.
Au cours des dix dernières années, les progrès en génomique et en modélisation ont en effet permis l’émergence de nouvelles méthodes d’analyses permettant de reconstruire l’histoire de dispersion d’épidémies virales dans le temps et dans l’espace. Ces méthodes sont particulièrement utiles pour les virus à évolution rapide, comme la rage ou Ebola, car l’analyse de leurs génomes permet d’estimer les relations évolutives entre des échantillons provenant d’une même épidémie. Une fois cartographiée, ces relations évolutives permettent ensuite l’estimation de l’histoire de dispersion des lignées virales responsables de l’épidémie étudiée.
Simon Dellicour s’est distingué en développant et appliquant de nouvelles méthodologies, au carrefour de l’épidémiologie spatiale et moléculaire, permettant de tester des hypothèses épidémiologiques sur la dynamique de propagation d’un virus au sein d’une population. Ses travaux ont notamment abouti à la création d’un outil open-source, "seraphim", qui permet entre autres d’évaluer l'impact des facteurs environnementaux sur la dispersion des virus. Ses recherches ont par exemple démontré l’impact de facteurs géographiques humains sur la circulation du virus de la rage chez les chiens domestiques.
Il a également appliqué ses méthodes pour évaluer l’impact des frontières internationales — ainsi que la décision politique de les fermer — sur la propagation du virus Ebola au cours de l’épidémie de 2013-2016 en Afrique de l’Ouest, ou encore pour étudier les facteurs environnementaux influençant la vitesse diffusion et la diversité génétique du virus du Nil occidental en Amérique du Nord et du virus Lassa en Afrique de l'Ouest.
Grâce à ses recherches, Simon Dellicour contribue directement à la lutte contre des maladies virales à fort impact, telles que la rage, qui cause environ 60 000 décès par an. Ses découvertes offrent des perspectives prometteuses pour la conception de stratégies d'intervention plus efficaces, bénéfiques tant pour les professionnels de la santé publique nationale qu'internationale.