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Romain Weikmans : avoir une liberté de parole sur des situations d’actualité

Publié le 17 avril 2024 Mis à jour le 15 mai 2024

Romain Weikmans est chargé de cours en politique internationale de l'environnement et chercheur au REPI – Faculté de Philosophie et Sciences sociales. Il reçoit le Prix de la diffusion scientifique ULB – catégorie Expert·e presse – pour ses interventions régulières dans les médias sur les questions, actuelles et complexes, de lutte contre le changement climatique.

Romain Weikmans

En 2015, l’accord de Paris donnait un nouveau souffle à la coordination internationale sur le changement climatique. Kyoto avait été un échec et pendant des années, les Etats ne sont pas parvenus à s’entendre pour avancer ensemble dans la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. « La COP 21 à Paris a été un moment de bascule » confirme Romain Weikmans, «C’est à partir de ce moment que mon implication dans les médias a été particulièrement importante».

 « Un de mes grands sujets de recherche est la question des transferts financiers entre pays riches et pays pauvres pour aider ces derniers à faire face au changement climatique » explique le chercheur au parcours universitaire dense et interdisciplinaire, allant des sciences humaines et sociales aux sciences naturelles. « Sans coordination internationale, impossible de limiter le réchauffement » prévient-il. Des idées qu’il essaie d’instiller au cours de ses nombreuses interventions médiatiques. « Il est complexe pour le grand public de comprendre ce qui se fait au sein de ces COP » observe Romain Weikmans. « Provoquant une forte ébullition médiatique et des attentes importantes, le processus est contraint et limité. Au final, les Etats restent souverains de leur propre politique nationale en termes de lutte contre le changement climatique. Mon rôle, je pense, est d’essayer d’expliquer, de faire comprendre à quoi ressemblent ces négociations sur le climat, ce que l’on peut raisonnablement en attendre et à l’inverse ce qu’on ne peut pas du tout en attendre ».

Le présent, le concret


Intervenant tant dans la presse écrite, qu’à la radio ou à la télévision, Romain Weikmans a développé une expertise certaine dans le rapport du scientifique aux médias. « Il faut tout de suite attirer l’attention des journalistes sur ce qui nous paraît important » remarque-t-il. « Contrairement à des scientifiques travaillant sur des matières plus abstraites, je suis peut-être davantage dans le présent et le concret, il faut donc veiller à tout moment à proposer un regard critique sur les faits d’actualité ».

Une compréhension qu’il a acquise à force de répondre présent aux sollicitations régulières des journalistes :
 

 C’est le rôle de l’Université »  résume-t-il. « Recherche, enseignement, service à la société : ce sont les fameux trois piliers originels de notre institution. Je pense qu’il est important pour le débat public d’avoir des personnes qui ont un regard extérieur, une forme de liberté de parole sur des situations d’actualité. De quoi faire prendre du recul pour éviter l’incompréhension, du rejet et un sentiment de tous pourris.  Sans être naïf, il ne s’agit pas non plus de doucher tous les espoirs : le pessimisme radical ne nous mènerait nulle part, si ce n’est au découragement. Et nous ne pouvons pas nous le permettre, car nous sommes bel et bien dans une course pour limiter les effets du réchauffement climatique. C’est ce que j’essaie, humblement, de marteler, le plus clairement possible ».