Santé mentale des jeunes : l’urgence d’une reconnexion à la nature

Face aux problèmes de santé mentale vécus par certains jeunes, le projet Forest4Youth, co-financé par Interreg North-West-Europe, propose une solution innovante : explorer le pouvoir thérapeutique des forêts pour améliorer le bien-être des adolescents.

Aujourd’hui, 17,5 % des jeunes en Europe du Nord-Ouest souffrent de troubles mentaux tels que la dépression, l’anxiété ou les addictions​. Les services de santé mentale peinent à répondre à cette demande croissante. Il est donc essentiel de repenser l’accompagnement thérapeutique en intégrant des approches variées, plus accessibles et durables.

La forêt, un espace de rétablissement naturel

Des recherches démontrent que l’immersion en forêt a un impact direct et bénéfique sur la santé mentale, notamment sur les symptômes de dépression et d’anxiété, en réduisant le stress, en améliorant l’humeur et en favorisant la concentration. Pourtant, ces thérapies naturelles restent encore sous-exploitées.

La zone d’Europe du Nord-Ouest est couverte de plus de 20 % d’espaces naturels qui pourraient être mis au profit des adolescents vivant avec des troubles mentaux.

Le projet Forest4Youth améliore l’intégration de la forêt dans des dispositifs thérapeutiques grâce aux résultats suivants :

• L’identification de forêts thérapeutiques pilotes dans plusieurs pays européens
• Le développement d’un protocole de soins alliant immersion réelle en forêt et réalité virtuelle (projet ULB)
• L’accompagnent d'adolescents dans des programmes thérapeutiques en forêt
• La formation des professionnels de la santé mentale et des forestiers
• La création de centres de référence pour assurer la pérennité du projet

La contribution de l'ULB

Certains patients sont incapables ou réticents à visiter de véritables forêts en raison de de troubles cognitifs ou psychiatriques, de problèmes de mobilité, d'allergies, de peur des insectes, de sons inconnus ou de la distance par rapport aux espaces naturels. Pour ces cas, l'immersion dans une forêt virtuelle peut servir d'alternative ou de complément à l'immersion réelle. Bien que les forêts réelles offrent une expérience sensorielle plus riche, la réalité virtuelle (VR) a également montré un potentiel pour réduire le stress et l'anxiété, bien que les recherches sur les adolescents souffrant de troubles mentaux restent très limitées.

L’objectif principal de cette contribution, encadrée par les Prof. Malgorzata Klass et Jennifer Foucart de la Faculté des Sciences de la Motricité, sera d’évaluer l’intérêt de l’immersion virtuelle en forêt (grâce à une pièce immersive), à la fois en tant que thérapie autonome et en combinaison avec l'immersion en forêt réelle, avec pour objectif d'augmenter la connexion à la nature et/ou de prolonger les effets thérapeutiques de la thérapie en forêt.

Actuellement, une pièce est déjà installée sur le campus Erasme à BUCOPA et l’objectif est d’en installer une autre de ce type chez deux autres partenaires du projet Forest4Youth, à savoir près de Namur au CNP Saint-Martin et en France.

Une approche transnationale pour un impact durable

Forest4Youth repose sur une collaboration inédite entre professionnels de la santé mentale, propriétaires et gestionnaires de forêts et d’espaces verts. L’objectif est de développer des solutions accessibles et transposables à grande échelle pour les jeunes puissent bénéficier de ces thérapies.

« Reconnecter les adolescents à la nature, c’est leur offrir une chance de mieux vivre leur santé mentale », expliquent les initiateurs du projet.

Le projet interpelle également les décideurs publics pour intégrer ces solutions dans les politiques de santé et d’aménagement du territoire. Alors que la santé mentale des jeunes devient une urgence sociétale, les espaces naturels représentent une ressource précieuse et largement disponible : les exploiter pour leur bien-être est une nécessité.

Plus d’informations seront prochainement disponibles sur Mentalnet.eu et forest4youth.nweurope.eu