Publié le 29 septembre 2025 Mis à jour le 20 octobre 2025

L’ULB, portée par Gilles Bruylants et Ivan Jabin, en collaboration avec des partenaires québécois, lance un projet de recherche de trois ans financé par le FNRS et le FRQ. Objectif : mettre au point une nouvelle méthode de diagnostic du cancer du poumon qui dépasse les techniques actuelles.

Avec 2,2 millions de décès chaque année, le cancer du poumon est l’un des plus meurtriers. Les traitements par immunothérapie ont amélioré les chances des patients, mais pour être efficaces, ils doivent être adaptés à chaque cas. Aujourd’hui, afin d’identifier le type de cancer dont souffre le patient, les médecins ont recours à une technique appelée immunohistochimie (IHC). Celle-ci est précieuse, mais présente certaines limites : les résultats peuvent varier selon l’interprétation du médecin, et elle ne permet pas d’analyser plusieurs biomarqueurs* à la fois. C’est un problème notamment pour le PD-L1, un indicateur biologique essentiel pour certains cancers du poumon.

Gilles Bruylants - Ecole polytechnique de Bruxelles - et Ivan Jabin - Faculté des Sciences - s’associent à Polytechnique Montréal et au CHUM (Centre hospitalier de l’Université de Montréal) pour développer une solution aux limites actuelles du diagnostic. Un projet sélectionné par le FNRS/FRQ qui bénéficiera d’un financement de 500.000 euros sur trois ans.

Pour améliorer ce diagnostic, les chercheurs proposent de développer une technique appelée immunoplasmonique multiplexée. Elle consiste à utiliser de minuscules particules d’or et d’argent (nanoparticules, NPs), rendues particulièrement stables par une technologie mise au point à par les équipes des professeurs Jabin et Bruylants.

Grâce à un système d’illumination développé à Polytechnique Montréal par l’équipe du Pr. Meunier, les nanoparticules apparaissent comme de minuscules points lumineux sur les biopsies, ce qui permet une quantification objective et automatisée de marqueurs tumoraux. En utilisant différentes longueurs d’onde, il devient possible de détecter plusieurs marqueurs en même temps, le multiplexage. Ce dispositif, adaptable sur un microscope classique et bientôt enrichi d’un quatrième canal de mesure, ouvre la voie à un diagnostic plus fiable et personnalisé.

Porté par une équipe réunissant chimistes, physiciens, ingénieurs et médecins, ce projet pourrait transformer la manière dont on identifie et traite le cancer du poumon.
 

*Un biomarqueur est un indicateur biologique mesurable (molécule, protéine, gène, etc.) qui permet de détecter, suivre ou prédire l’évolution d’une maladie et la réponse d’un patient à un traitement.