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Elena Milashina, Docteure Honoris Causa ULB-VUB, sévèrement agressée en Tchétchénie

Publié le 7 juillet 2023 Mis à jour le 19 juillet 2023

L’ULB et la VUB réaffirment leur plein soutien à la journaliste d’investigation russe Elena Milashina. Les universités sont extrêmement inquiètes après les violences subies par la journaliste russe Elena Milashina à Grozny. Elena Milashina, journaliste bien connue du périodique indépendant Novaïa Gazeta, Docteure Honoris Causa des deux universités, symbolise une liberté de la presse qui doit être défendue et promue en toutes circonstances.

Le mardi 4 juillet, Elena Milashina s’est rendue dans la république russe de Tchétchénie afin d’assister à un procès contre la mère d'un éminent activiste tchétchène. Elle était accompagnée par Alexander Nemov, avocat. Alors qu'ils se rendaient à Grozny, la capitale, leur voiture a été immobilisée par un groupe d'hommes armés et masqués à la sortie de l'aéroport. Ceux-ci les ont attaqués peu après. Les deux victimes ont été agressées à coups de pied et de matraque, sous la menace d’une arme à feu. Elena Milashina souffre de différentes séquelles : trois doigts cassés et un traumatisme crânien. De plus, elle a perdu connaissance à plusieurs reprises, ses cheveux ont été rasés et elle a été aspergée d’un produit désinfectant de couleur verte.

Selon l’organisation de défense des droits de l’Homme Memorial, cette attaque constitue un avertissement à son encontre. La bande armée a enjoint à Elena Milashina de partir sans écrire quoi que ce soit sur le procès. L’agression fait suite à plusieurs menaces déjà adressées à son domicile. Depuis la création du journal, six journalistes et collaborateurs de Novaïa Gazeta ont été assassinés, dont Anna Politkovskaïa en 2006. Elena Milashina a justement repris les sujets que couvrait Anna Politkovskaïa, notamment la documentation d’exactions en Tchétchénie. En 2017, les autorités tchétchènes ont menacé l’ensemble du périodique russe après qu’Elena Milashina ait dénoncé les purges massives contre la communauté LGBT en Tchétchénie. En octobre 2019, le chef de la République, Ramzan Kadyrov, a tenu des propos diffamatoires à l’encontre d’Elena Milashina à la suite de la publication d’une enquête sur les purges en cours au sein des autorités tchétchènes. En 2020, Elena Milashina a encore fait l’objet à plusieurs reprises d’attaques et de menaces par les autorités tchétchènes.

Le 3 mai 2019, à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, l’ULB et la VUB ont remis le titre de Docteure Honoris Causa à Elena Milashina lors du Difference Day, manifestation vouée à la défense de la liberté de la presse. À ce titre, elle est devenue membre à part entière de la communauté des deux universités, qui entendent bien alerter sur son cas chaque fois que des menaces l’empêcheront d’exercer librement son métier de journaliste.

En outre, l’ULB et la VUB attirent l’attention sur le combat qu’elle et ses confrères/consœurs mènent pour tenter de protéger la presse d’investigation indépendante en Russie, à l’heure où le Kremlin contrôle de plus en plus la presse, sur fond d’invasion massive de l’Ukraine et d’une propagande de guerre omniprésente.

L’ULB et la VUB réaffirment leur plein soutien à Elena Milashina et à la liberté d’expression. Elles appellent les autorités russes à ouvrir dans les plus brefs délais une enquête indépendante sur ce grave événement, afin d’identifier les auteurs de l’agression. Les deux universités espèrent que des mesures de sécurité seront prises afin que la journaliste Elena Milashina puisse sereinement poursuivre son travail.