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Des solutions « win-win » pour préserver mangroves et populations côtières

Publié le 17 octobre 2023 Mis à jour le 17 octobre 2023

La récente publication dans Nature Communications d'une étude menée par une équipe internationale avec le chercheur Alvise Dabalà, sous la direction du professeur Farid Dahdouh-Guébas de l'ULB et de la VUB, rappelle que la préservation de la nature doit passer par une vision globale des "services écosystémiques" et pointe l'importance de préserver et restaurer les zones côtières qui captent du CO2.

La première ligne de l'étude publiée récemment dans Nature Communications par neuf experts est radicale: les activités humaines menacent la biodiversité mondiale et les services écosystémiques. Derrière ce terme de "services": tous les bénéfices que les humains retirent des écosystèmes - l'oxygène de l'air, l’approvisionnement en denrées alimentaires, l'activité des pollinisateurs... Or, nos activités anthropiques comme l'urbanisation, l'agriculture intensive ou la pêche affaiblissent ces services, sans pour autant que les efforts de préservation réalisés prennent en compte l'ensemble des bénéfices que les écosystèmes apportent à l'homme.

"Aujourd'hui, la préservation écologique se concentre essentiellement sur la protection de la biodiversité, tout en minimisant les potentiels conflits avec les activités économiques et les autres êtres vivants", explique Alvise Dabalà. "Elle ne prend pas en compte l'ensemble des bénéfices écosystémiques. Pourtant, nous dépendons de ces écosystèmes !".


Le chercheur, membre de l'unité de recherche "Écologie des Systèmes et Gestion des Ressources" au sein du Département de biologie des organismes de la Faculté des Sciences de l'ULB, ainsi que de la VUB et de l'Université du Queensland en Australie, a co-écrit cet article avec son directeur de recherches, Farid Dahdouh-Guébas, également membre du Département de biologie des organismes, Faculté des Sciences, ULB et VUB, en collaboration avec l'Université du Queensland en Australie et l'Université Carleton d'Ottawa au Canada.


Capteurs de CO2 et avantages pour la pêche

Ces "marais maritimes", remplis de végétaux très spécifiques, sont présents sur de nombreux endroits de la planète. Ils sont trop peu protégés à l'heure actuelle, alors qu'ils assurent un ensemble de services très vaste, comme la sauvegarde de la population côtière et la captation de CO2.

"Développer des efforts de conservation pour protéger ne serait-ce que 30% des mangroves mondiales pourrait sauvegarder 16,3 milliards de dollars de valeur de propriété côtière, protéger 6,1 millions de personnes et 50,7 millions de jours de pêche, sans parler de la quantité de carbone absorbée par cet écosystème", détaille la publication dans Nature Communications.


Les écosystèmes humides côtiers sont de puissants capteurs de dioxyde de carbone (CO2). Ce sont donc, comme le pointe l'étude, d'importants leviers à actionner contre la perte de biodiversité et le réchauffement climatique. "Nous pouvons trouver un compromis, une situation 'win-win' en arrêtant de chercher à nous distinguer de la nature", développe Alvise Dabalà. "Nos résultats montrent qu'il est urgent d'inclure ces services écosystémiques dans la conception de plans visant à protéger ces zones humides d'un point de vue local comme global. Les décideurs peuvent ainsi prendre en compte ces données et choisir, enfin, de commencer par là..." A bon entendeur.

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