1. Actus & Agenda
  2. FR
  3. Actus
  4. Recherche

Femmes migrantes: le point aveugle de la prévention

Publié le 22 novembre 2022 Mis à jour le 13 novembre 2024

Particulièrement exposées au risque d’infection par le VIH, les femmes migrantes demeurent aujourd’hui le point aveugle du traitement préventif à base d’antirétroviraux, PrEP. Sarah Demart - Observatoire du sida et des sexualités et STRIGES - cherche à comprendre les raisons.

La PrEP (Prophylaxie Pré-Exposition) est un traitement préventif à base d’antirétroviraux qui permet de se protéger de l’infection au VIH lors de relations sexuelles à risque. Si ce traitement disponible en Belgique depuis 2017 est souvent présenté comme une révolution – avec comme horizon la fin de l’épidémie VIH-sida –, il est surtout utilisé aujourd’hui par les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH). 

L’autre public le plus exposé à l’infection – les femmes migrantes – n’y a presque pas accès. Sarah Demart, sociologue au sein de l’Observatoire du sida et des sexualités et membre de STRIGES, Maison des Sciences Humaines (MSH) cherche à en comprendre les raisons. 

« Il apparaît que ce n'est pas une question de culture mais de traitement différencié. Cela est d’une part lié à la manière dont ont été pensés les essais cliniques, réalisés essentiellement sur les HSH au Nord et sur les femmes au Sud, principalement en Afrique, et d’autre part à la manière dont les professionnels de la prévention héritent des résultats de ces essais cliniques ». 


Ainsi, les femmes migrantes originaires d’Afrique subsaharienne sont, dans l’approche préventive, relativement impensées. Il y a donc lieu de questionner ce qui les rend absentes et non de présupposer que le problème viendrait de cette population non utilisatrice de la PrEP. La chercheuse souligne en particulier les conditions sociales particulières liées à la migration sans lien direct avec la « culture d’origine », comme le fait de ne pas avoir de papiers et donc de ne pas avoir accès à certains soins.