Publié le 3 mars 2025 Mis à jour le 4 mars 2025

Loin d’avoir disparu, le mouvement « pro-vie » né dans les années 1970 se renouvelle, avec une jeune génération en fer de lance. Anne-Sophie Crosetti (Faculté de Philosophie et Sciences sociales), postdoctorante à l’Institut de Sociologie, étudie ce phénomène en Belgique, France et Irlande, par une approche mêlant genre et religion.

« J’emploie le terme pro-vie, car c’est ainsi que les militants se définissent. Ça aide à saisir leur revendication, à savoir défendre la vie, de sa conception à la mort naturelle. Anti-avortement, ils rejettent aussi l’euthanasie, ou encore la contraception », précise la chercheuse.

Constatant l’absence d’étude dans la littérature belge, elle choisit d’explorer le sujet à la suite de sa thèse : « J’ai surtout été intriguée par le fait que la face visible de la mobilisation est incarnée par des jeunes ». A côté, l’étude se penche sur la portée du religieux, les militants étant essentiellement des catholiques. Le mouvement devrait d’ailleurs sa pérennité aux réseaux de sociabilité que sont l’Église et la famille. « Durant la Manif pour tous de 2013, les enfants des manifestants se socialisent à l’engagement politique. Aujourd’hui, ils reprennent le flambeau et tentent de dépoussiérer le mouvement via un nouveau registre d’actions. » 

Même si ce militantisme reste marginal – du moins en Belgique –, il s’appuie sur une frange catholique conservatrice très mobilisée. Cela mérite notre attention, « car au-delà de s’opposer aux idées progressistes, il porte un véritable projet politique, comme l’illustrent les évolutions aux États-Unis, en Hongrie ou en Pologne. » 

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