Publié le 23 avril 2024 Mis à jour le 23 avril 2024

Une équipe de chercheurs, sous la direction de Vincent Pelgrims (ULB), dépoussière la Galaxie pour construire la première carte 3D du champ magnétique de l’Univers. Un nouveau lancement pour l’astronomie, nous permettant d'explorer les profondeurs du ciel comme jamais auparavant. Une étude publiée dans la revue Astronomy & Astrophysics.

L'espace entre les étoiles est « sale ». Il est rempli de grains de poussière qui ont tendance à s'aligner selon les champs magnétiques locaux. Ils émettent une lumière polarisée, sur les mêmes fréquences que le fond diffus cosmologique – « les cendres du Big Bang » -, brouillant ainsi notre vision des premiers instants de l'Univers.

Agissant comme des filtres polarisants, ces grains de poussière absorbent également une partie de la lumière des étoiles qui les traverse, modifiant sa polarisation et enregistrant ainsi des informations sur les champs magnétiques qui imprègnent les nuages de poussière. Les champs magnétiques jouent un rôle crucial dans l'évolution de notre Galaxie : ils régulent et influencent la formation de nouvelles étoiles, structurent le disque et le halo galactiques et transforment les flux de gaz en accélérateurs cosmiques plus puissants que le CERN.

La polarisation de la lumière des étoiles est donc la clé pour un meilleur regard sur notre Univers. Elle renferme des données essentielles sur les champs magnétiques de la Galaxie et peut être utilisée pour clarifier notre vision de l'Univers.

Grâce aux données de l’enquête PASIPHAE - une collaboration internationale visant à mesurer la polarisation de millions d'étoiles dans le ciel – et à celles du satellite Gaia de l’ESA, une équipe de chercheurs, dirigée par le Dr Vincent Pelgrims, membre de l’Institut interuniversitaire pour les Hautes Énergies à l’ULB, Faculté des Sciences a construit la première carte tomographique du champ magnétique galactique sur une région importante du ciel.

Une avancée majeure dans la cartographie 3D de notre galaxie, qui est susceptible de conduire à des découvertes importantes sur son champ magnétique.

"C'est la première fois qu'un volume aussi important du champ magnétique galactique est reconstruit en trois dimensions", s'enthousiasme le Dr Pelgrims. "Nous avons trouvé plusieurs nuages de poussière dans cette région de la galaxie et nous avons pu déterminer leurs distances - jusqu'à des milliers d'années-lumière - et leurs propriétés polarimétriques, révélant ainsi le champ magnétique qui imprègne ces nuages".