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Nouvelle mission spatiale pour les rotifères bdelloïdes

Publié le 15 juillet 2024 Mis à jour le 16 juillet 2024

De minuscules animaux ultra-résistants, appelés rotifères bdelloïdes, envoyés dans l'espace à bord d'une fusée SpaceX Falcon 9 pour une mission menée par l'ULB, l'UNamur et l'Agence spatiale européenne (ESA) . L'objectif ? Étudier leur comportement en microgravité en vue de préparer les astronautes aux futurs voyages sur la Lune et Mars.

Le 3 août 2024, tout juste quatre ans après leurs deux premiers vols à bord de la Station spatiale internationale (ISS), des rotifères bdelloïdes, organismes ultra-résistants parmi les plus petits animaux vivants sur Terre, retournent dans l’espace dans le cadre de la mission NG21.

Menée par Dr. Hespeels Boris, Pr. Anne-Catherine Heuskin (UNamur), et la Pr. Karine Van Doninck - Faculté des Sciences (ULB) - cette expérience vise à mieux comprendre les mécanismes d’adaptation et de résistance des rotifères, fournissant des informations précieuses pour la santé et la sécurité des astronautes en vue des futures missions habitées vers la Lune et Mars.

Si les vols spatiaux fascinent, l’espace n’est pas un milieu propice à l’Homme et constitue de nombreux risques pour les astronautes : taux élevé de radiation pouvant induire des cancers, microgravité impactant les processus physiologiques, vie dans un espace confiné, défis psychologiques de l’éloignement de la Terre, etc.

Il est donc crucial de mieux comprendre comment les organismes vivants peuvent s’adapter dans cet environnement hostile et, avec leurs multiples caractéristiques de résistance, ce sont les rotifères qui ont été sélectionnés par l’Agence spatiale européenne (ESA) pour investiguer ces questions.

Ces organismes pluricellulaires (composés de 1000 cellules) sont connus pour leur capacité à survivre en milieu extrême. Ils sont capables de se dessécher complètement et revivre après réhydratation, ainsi qu’à résister à la congélation. Découverts dans des carottes glaciaires vieilles de 24 000 ans, certains rotifères ont même été capables de revivre et de se reproduire après avoir été décongelés. Depuis 2003, Karine Van Doninck étudie ces animaux microscopiques particuliers.

L'objectif principal de cette nouvelle mission spatiale est de fournir les premières images de rotifères réhydratés dans l'environnement unique de l'ISS, après exposition à des niveaux élevés de radiations. Les chercheurs veulent comprendre comment ces organismes se réhydratent, se déplacent, survivent tout en réparant leur ADN dans l'espace. Ils espèrent également observer si ces rotifères peuvent se reproduire dans ces conditions uniques.

Les résultats attendus de cette étude fourniront des informations précieuses pour les futures missions spatiales habitées vers la Lune et Mars et sur les défis des astronautes d'aujourd'hui et de demain.

Pour réaliser cette étude, un nouveau système de culture des rotifères a été développé par le Dr Boris Hespeels au sein de l’Institut of Life, Earth and Environment (ILEE) et de l’Unité de Recherche en Biologie environnementale et évolutive (URBE) en collaboration étroite avec l’ESA. « Cela permet de stocker et de réactiver les rotifères de manière autonome et sécurisée pour les astronautes. Cette innovation technique est cruciale pour le bon déroulement de l'expérience », souligne Boris Hespeels.
 

Rencontre entre science et art : l’œuvre Ēngines of Ēternity à bord, née d’une collaboration entre l’ULB et SEADS

Le collectif artistique SEADS est ravi d'annoncer la dernière itération de son œuvre Ēngines of Ēternity, qui accompagnera l'expérience RoB2.1 à bord de la Station spatiale internationale (ISS). Cette œuvre unique se compose de trois impressions miniatures haute résolution, fruit d'une collaboration entre le laboratoire du professeur Karine Van Doninck (Biologie moléculaire et évolution, Faculté des Sciences, ULB) et SEADS.

Ēngines of Ēternity a déjà voyagé vers l'ISS avec les deux autres missions de Rotifer in Space. À chaque fois, à leur retour sur Terre, les données des expériences sur les rotifères sont utilisées pour faire évoluer algorithmiquement l'œuvre d'art. Ēngines of Ēternity est donc une co-création transdisciplinaire entre artistes, rotifères, environnement spatial et algorithmes.
Ce projet innovant a été présenté à Bruxelles, Londres, Dresde et à l'Agence spatiale européenne à Noordwijk. Fin juillet, il sera présenté dans le cadre de l'exposition "Exploring Exoplanets" à Copenhague. En savoir plus : https://seads.network/project/engines-of-eternity