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Édito d'Annemie Schaus: "ce n’est que lorsqu’il fait suffisamment sombre que l’on peut voir les étoiles"
    Publié le 12 septembre 2025
        – Mis à jour le 15 septembre 2025
	
   
    "Ce n’est que lorsqu’il fait suffisamment sombre que l’on peut voir les étoiles." Ces quelques mots résonnent. Fort. Ce sont ceux de Martin Luther King, prononcés il y a 57 ans. Malgré le temps écoulé, leur vérité continue de nous bouleverser. Et aujourd’hui encore, ils prennent un relief singulier, face aux réalités qui nous assaillent.
        Car il faut bien se rendre à l’évidence : le monde traverse un moment de bascule, dont les effets ne sont plus lointains ni abstraits. Ils frappent. Ici. Maintenant. Les événements climatiques extrêmes se succèdent. La crise migratoire s’intensifie. Les extrêmes retrouvent une audience inquiétante. Les tensions géopolitiques se multiplient, y compris en Europe.
La tentation est grande de voir en tout cela une simple succession de crises. Mais ce serait se méprendre sur l’enjeu. L’urgence est là, incontestable. Mais elle est aussi complexe, mouvante, insaisissable. Ce n’est pas seulement le monde qui vacille, ce sont les fondations mêmes de ce que nous pensions stable qui se fissurent. Une secousse qui nous oblige à nous regarder en face, à nous confronter à nos contradictions, à nos angles morts, à nos retranchements.
Et pourtant, à travers ce trouble peuvent surgir des voies nouvelles. Car ce malaise, aussi profond soit-il, est aussi riche d’opportunités. Il nous pousse à l’audace, à l’invention, à la réinvention.
Oui, l’époque est sombre. Mais c’est précisément dans l’obscurité que surgit la lumière.
L’actualité a remis en doute cette capacité de l’Université à éclairer. Elle l'a propulsée sur le devant de la scène, dans un show à l’américaine: le Président des États-Unis face à l’icône sacrée de la Ivy League. Derrière ce choc des récits, une question essentielle : quel rôle voulons-nous confier à l’université dans la société de demain?
À l’ULB, notre réponse tient, depuis toujours, en trois mots : Scientia Vincere Tenebras. Ne nous y trompons pas. Ce n’est pas un slogan. C’est le cœur de notre vision. Une boussole claire, enracinée dans les valeurs qui fondent notre Université: le libre examen, la liberté, l’indépendance et la rigueur.
Nous refusons de porter le masque d’une neutralité de façade, tout autant que les élans partisans qui figent la pensée. S’engager, oui. Mais s’engager pour la lumière. Celle qui doute, qui questionne, qui se remet en question. Celle qui explore, transmet, inspire. Celle qui scintille, qui éclaire l’horizon.
Cette lumière prend mille formes. Elle vit dans les esprits éclairés : des chercheuses et chercheurs, des artistes, des penseuses et penseurs, des décideuses et décideurs, des étudiantes et des étudiants... qui font entendre leurs voix, montrent les possibles et proposent des alternatives.
Elle se reflète aussi dans chacune de nos missions: l’enseignement, la recherche, l’innovation et la culture. Car instruire, c’est bien plus que transmettre un savoir. C’est offrir les clés de la méthode, de l’analyse et du débat, pour affûter son jugement, se créer une opinion, construire un socle de valeurs solide. C’est former les citoyennes et citoyens éclairés de demain. Ces étoiles dont notre société a cruellement besoin.
Annemie Schaus, Rectrice de l’ULB
« Le malaise, aussi profond soit-il, est aussi riche d’opportunités. Il nous pousse à l’audace, à l’invention, à la réinvention. »
 
                La tentation est grande de voir en tout cela une simple succession de crises. Mais ce serait se méprendre sur l’enjeu. L’urgence est là, incontestable. Mais elle est aussi complexe, mouvante, insaisissable. Ce n’est pas seulement le monde qui vacille, ce sont les fondations mêmes de ce que nous pensions stable qui se fissurent. Une secousse qui nous oblige à nous regarder en face, à nous confronter à nos contradictions, à nos angles morts, à nos retranchements.
Et pourtant, à travers ce trouble peuvent surgir des voies nouvelles. Car ce malaise, aussi profond soit-il, est aussi riche d’opportunités. Il nous pousse à l’audace, à l’invention, à la réinvention.
Oui, l’époque est sombre. Mais c’est précisément dans l’obscurité que surgit la lumière.
L’actualité a remis en doute cette capacité de l’Université à éclairer. Elle l'a propulsée sur le devant de la scène, dans un show à l’américaine: le Président des États-Unis face à l’icône sacrée de la Ivy League. Derrière ce choc des récits, une question essentielle : quel rôle voulons-nous confier à l’université dans la société de demain?
À l’ULB, notre réponse tient, depuis toujours, en trois mots : Scientia Vincere Tenebras. Ne nous y trompons pas. Ce n’est pas un slogan. C’est le cœur de notre vision. Une boussole claire, enracinée dans les valeurs qui fondent notre Université: le libre examen, la liberté, l’indépendance et la rigueur.
Nous refusons de porter le masque d’une neutralité de façade, tout autant que les élans partisans qui figent la pensée. S’engager, oui. Mais s’engager pour la lumière. Celle qui doute, qui questionne, qui se remet en question. Celle qui explore, transmet, inspire. Celle qui scintille, qui éclaire l’horizon.
Cette lumière prend mille formes. Elle vit dans les esprits éclairés : des chercheuses et chercheurs, des artistes, des penseuses et penseurs, des décideuses et décideurs, des étudiantes et des étudiants... qui font entendre leurs voix, montrent les possibles et proposent des alternatives.
Elle se reflète aussi dans chacune de nos missions: l’enseignement, la recherche, l’innovation et la culture. Car instruire, c’est bien plus que transmettre un savoir. C’est offrir les clés de la méthode, de l’analyse et du débat, pour affûter son jugement, se créer une opinion, construire un socle de valeurs solide. C’est former les citoyennes et citoyens éclairés de demain. Ces étoiles dont notre société a cruellement besoin.
Annemie Schaus, Rectrice de l’ULB
« Le malaise, aussi profond soit-il, est aussi riche d’opportunités. Il nous pousse à l’audace, à l’invention, à la réinvention. »