Michel Goldman est immunologiste, co-fondateur et co-directeur de l’Institute for Interdisciplinary Innovation in Healthcare (I3h). Il reçoit avec Mathias Dewatripont (co-fondateur, co-directeur d’I3h) le Prix de la diffusion scientifique ULB - catégorie Expert, experte presse – pour leurs interventions dans le cadre de la pandémie.
La RTBF, RTLtvi, L’Echo, La Libre, Le Soir, La DH, L’Avenir, Le Vif ou encore France24, ils sont nombreux dans la galaxie médiatique à avoir donné la parole à
Michel Goldman, en ces temps d’obsession immunitaire. Et pour cause, Michel Goldman est un immunologiste, et de ceux qu’on ne présente plus, auteur de plus de 400 publications scientifiques.
Avec l’économiste Mathias Dewatripont, il a fondé en 2015 au sein de l’ULB, l’
Institute for Interdisciplinary Innovation in Healthcare (I3h) qui associe des médecins, des biologistes, des économistes, et autres spécialistes qui s’intéressent à la santé publique. « Cet institut répond au besoin, essentiel dans l’innovation, de défragmenter les expertises - les chercheurs dans les universités, les médecins dans les hôpitaux, les responsables de la santé publique au niveau gouvernemental, les économistes côté budget, les agences réglementaires, etc. Nous cherchons à faciliter le dialogue, à intégrer les différentes dimensions de la santé » détaille Michel Goldman.
Une carrière avec plusieurs virages
Pourtant, l’histoire commence par une rencontre improbable. « Mathias et moi nous connaissions de vue et de nom étant tous les deux de l’ULB. Un jour, on s’est croisés dans un aéroport de Pékin et on s’est mis à discuter de nos travaux respectifs en attendant l’avion. C’est là qu’a germé l’idée de collaborer. Cette rencontre était une grande chance : je finissais mon mandat européen, lui finissait le sien à la Banque nationale » se souvient Michel Goldman, dont la carrière connait plusieurs virages du genre.
Médecin pratiquant pendant près d’une décennie, il s’occupe notamment de transplantés rénaux. Pour mieux comprendre les mécanismes de rejets de greffe, ainsi que les désordres immunitaires à l’origine de certaines pathologies rénales, il bascule dans la recherche à la faveur d’un séjour de deux ans dans un centre d’immunologie de l’OMS à Genève. De retour à Bruxelles, il rejoint le service de néphrologie de l’Hôpital Erasme, puis celui d’immunologie-hématologie-transfusion comme directeur. En parallèle, il crée le laboratoire d’immunologie expérimentale de l’ULB qui lui vaut d’être approché par Jean Stéphenne, patron de GSK, pour fonder l’IMI (Institute for Medical Immunology), premier partenariat public-privé wallon dans le domaine des sciences du vivant. Le troisième virage intervient quand il quitte en 2009 la direction de l’IMI pour celle de… l’IMI (cette fois Innovative Medicines Initiative), agence de la Commission européenne pour le développement de médicaments. Avant de revenir à l’ULB fonder I
3h.
Transmettre est une activité qui m’est chère
Ce parcours a toujours été teinté de transmission de savoirs. « C’est une activité qui m’est chère et un fil rouge de ma carrière. Je l’ai longtemps fait en consultation avec mes patients, puis avec mes étudiants et aujourd’hui avec le grand public via la presse. Avec I
3h, c’est devenu complètement naturel car nous menons des recherches liées à des politiques de santé publique. Et ça s’est énormément accentué face au besoin de vulgarisation suscité par la pandémie » précise Michel Goldman. « Cela fait plaisir d’être récompensé cette fois non pas pour mes recherches, mais pour ma contribution à la diffusion des connaissances ».