Publié le 3 décembre 2021
– Mis à jour le 8 mai 2024
Professeure de l’Université, Muriel Moser a reçu le Prix de la diffusion scientifique ULB - Catégorie édition digitale ou papier – pour son livre La vaccination, Fondements biologiques et enjeux sociétaux paru aux Editions de l’Université de Bruxelles, dans la nouvelle collection Débats.
Vaccin: n.m. de vaccine (1852). Substance préparée à partir de microbes, virus ou parasites (tués, inactivés ou atténués par des procédés spéciaux), qui, inoculée à l’individu, lui confère une immunité contre le germe correspondant. C’est sur cette définition du Petit Robert que débute la grande entreprise de vulgarisation de
Muriel Moser: 164 pages sobrement intitulées
La vaccination. Fondements biologiques et enjeux sociétaux.
Mon livre est sorti le même jour que le premier vaccin
Pourtant, la biologiste n’a pas attendu que ce mot soit sur toutes les lèvres pour se plonger dans cette entreprise littéraire: « En été 2019, donc avant la pandémie, j’apprends par Andrea Rea et Emilie Menz
(respectivement président et directrice éditoriale des Editions de l'Université de Bruxelles) qu’ils vont créer une collection "Débats" et qu’ils cherchent des ouvrages scientifiques courts de référence sur des sujets d’actualité pour nourrir le débat public. Donc ça n’avait initialement rien à voir avec la Covid-19 et, finalement, mon livre est sorti le même jour que le premier vaccin, ce qui a généré une publicité totalement inattendue » reconnait l’auteure du livre.
L’ouvrage explique le fonctionnement purement biologique de la réponse immunitaire et de la vaccination, dont il retrace également l’historique. Ensuite, il explore ses enjeux sociétaux: « Comment vit-on dans un monde de contacts permanents alors qu’il y a de plus en plus de zoonoses. Elles sont apparues il y a 10 000 ans quand les êtres humains sont devenus sédentaires. Maintenant, nous sommes 7,7 milliards, dont 4,5 voyagent dans le monde chaque année. J’ai également exploré le côté psychologique pour comprendre l’hésitation vaccinale, la perception tant positive que négative que la société a de la vaccination et comment la considérer d’un point de vue individuel et sociétal. C’est très vaste » détaille Muriel Moser.
aujourd’hui davantage encore de personnes se posent des questions sur la vaccination
Le public d’avant-crise sanitaire n’était pas assez informé sur la vaccination, déjà sujet à débat. « Approfondir la littérature en la matière est d’autant plus utile dans ce contexte. C’était une expérience d’autant plus intéressante qu’aujourd’hui davantage encore de personnes se posent des questions sur la vaccination. De ce fait, je suis sollicitée pour donner des conférences, pour intervenir dans les médias, dans les écoles, etc. Ça suscite énormément de rencontres, j’aime beaucoup donner des conférences, on voit que les gens sont vraiment intéressés ». Le livre connait notamment un prolongement dans les écoles, via une présentation pour les classes de secondaire préparée en collaboration avec le département Inforsciences de l’ULB.
Jusque-là, Muriel Moser était plutôt restée cantonnée à la recherche, qu’elle centre, dès son mémoire à l’ULB et durant toute sa carrière de chercheure, sur l’immunologie, avec un intérêt particulier pour les cellules dendritiques. « Ce sont les sentinelles du système immunitaire, qui détectent les infections et allument la réponse immunitaire dans les ganglions. Et qui, justement, jouent un rôle important dans les processus de vaccination, notamment avec les vaccins à ARN messager car ce sont elles qui prennent l’ARN messager » précise celle qui a été directrice de recherche au FNRS et doyenne de la Faculté des Sciences de l'ULB. « Et nous avons été les premiers dans notre laboratoire à utiliser les cellules dendritiques in vivo ».