Publié le 4 juillet 2024
– Mis à jour le 10 juillet 2024
Des chercheur·es du Neurophy Lab, en collaboration avec McGill University, mettent en lumière une nouvelle population de neurones, jusqu’ici peu connu, jouant un rôle clé dans le fonctionnement du stratium et le contrôle moteur du cerveau. Son dérèglement pouvant provoquer des troubles psychiatriques - addiction, autisme, schizophrénie, TDAH - et influencer les conséquences de la maladie de Parkinson. Une étude publiée dans Nature Neuroscience.
La dopamine est un neurotransmetteur essentiel dans notre cerveau, jouant un rôle crucial dans la motricité. Son absence, comme dans le cas de la maladie de Parkinson, provoque des altérations profondes du contrôle moteur. En revanche, dans le système de récompense, un excès artificiel de dopamine, induit par certaines drogues, est responsable de la dépendance.
Ces neurones dopaminergiques agissent principalement sur deux populations de neurones du striatum, qui expriment chacune un type de récepteurs à la dopamine : soit les
récepteurs D1, qui activent les neurones, soit les
récepteurs D2, qui les inhibent. Ces deux populations forment deux voies distinctes, prédites pour faciliter ou inhiber la motricité, tout en fonctionnant de concert.
Cependant, une troisième population de neurones existe, moins abondante et possédant les deux types de récepteurs à la dopamine (D1 et D2). Son rôle et sa fonction demeuraient jusque-là inconnus…
Dans une étude publiée dans
Nature Neuroscience,
Alban de Kerchove d’Exaerde, directeur de recherche FRS-FNRS et investigateur du WEL Research Institute, et ses co- premiers auteurs
Patricia Bonnavion, chercheuse qualifiée FNRS et
Christophe Varin, collaborateur scientifique FNRS - Neurophy Lab, Faculté de Médecine - en collaboration avec une équipe du Douglas Institute de McGill University, ont utilisé des outils génétiques innovants pour cibler spécifiquement cette troisième population et en comprendre les fonctions et rôles dans la physiologie du striatum et le contrôle moteur.
Cette population minoritaire présente des caractéristiques cellulaires uniques en réponse à la dopamine, et est
à l’origine d’une nouvelle voie essentielle à l’équilibre du fonctionnement du striatum, assurant ainsi le contrôle moteur en conditions physiologiques normales et en freinant l’hyperactivité induite par les drogues psychostimulantes.
Ces résultats mettent en lumière un nouvel acteur majeur dans la physiologie et l’organisation fonctionnelle du striatum. Son dérèglement pourrait constituer un risque insoupçonné de susceptibilité à certains troubles psychiatriques impliquant des altérations du striatum (addiction, autisme, schizophrénie, TDAH, troubles obsessionnels compulsifs…), et pourrait également exercer une influence majeure dans la symptomatologie de la maladie de Parkinson.
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