Publié le 27 février 2024 Mis à jour le 27 février 2024

Le conflit russo-ukrainien a entraîné des conséquences sociales et économiques importantes... Mais qu'en est-il des conséquences psychologiques sur la population ? Une étude, publiée dans Nature Communication, menée par des chercheurs de l'université de Münster, avec Jasper Van Assche, nous éclaire sur le moral en temps de guerre.

Il y a deux ans, la Russie envahissait l’Ukraine. Deux ans après, le conflit est toujours en cours et ne semble pas seulement diminuer le moral des troupes…

Une équipe dirigée par des chercheurs de l'université de Münster a étudié les conséquences psychologiques de la guerre à l’international démontrant une dégradation collective du sentiment de bien-être. Une étude unique, réalisée en Europe, sur une période de deux mois autour du déclenchement de la guerre le 24 février 2022.

Jasper Van Assche, Centre de psychologie sociale et culturelle (CESCUP), Faculté de Psychologie, Sciences de l’Education et Logopédiea, a collecté les données en Belgique et a fourni des commentaires critiques sur les versions préliminaires de l'article.

Les principaux résultats :

  • Le stress mental collectif est plus important qu'après la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011 et qu'après le confinement en 2020.
  • Les Européens ont eu un sentiment de bien-être nettement inférieur à celui des habitants du reste du monde.
  • Les traits de personnalité individuels jouent un rôle décisif dans la récupération du choc. 
  • L'enquête n'indique aucun lien entre les niveaux d'inquiétude et la solidarité active (dons, manifestations, etc.).
  • Une détérioration du niveau moyen de santé mentale a été observée les jours où la guerre était particulièrement présente dans les médias sociaux.
 

"Outre les conséquences évidentes de la guerre, telles que le flux de réfugiés et la perturbation des chaînes d'approvisionnement, il existe des dimensions moins évidentes : l'impact des nouvelles et des images quotidiennes sur le psychisme", souligne M. Scharbert. "Nos données indiquent que les acteurs politiques et sociaux devraient également se concentrer sur la santé mentale en temps de crise", ajoute-t-il.

Les habitants de l'Ukraine et de la Russie ont probablement été soumis à des niveaux de stress beaucoup plus élevés, mais aucune donnée n'est disponible pour ces pays.

L'étude s'est appuyée sur 45 000 enquêtes individuelles menées auprès de 1 300 personnes de 17 pays européens, avec la participation de plus de 50 chercheurs.Les résultats de l'étude viennent d'être publiés dans la revue "Nature Communications".